C’est à son retour définitif de France, que Hasna a décidé de devenir chauffeur de taxi. « Au début, c’était très difficile, tout le monde me regardait, parce qu’il y a 20 ans ce n’était pas un métier qui laissait place aux femmes. »
Mais Hasna ne s’est pas découragée pour autant et a réussi s’imposer dans ce monde d’hommes. Aujourd’hui, plusieurs femmes exercent ce métier, elles sont encore une minorité, mais les mentalités ont quand même un peu évolué.
Hasna est une femme qui aime son métier, elle a fidélisé une clientèle qui lui fait entièrement confiance. « Beaucoup de familles, me font confiance essentiellement pour le transport scolaire des enfants. D’ailleurs, j’ai remarqué que les mamans préfèrent confier leurs enfants à une femme, elles se sentent plus rassurées. Des personnes âgées, ont aussi recours à moi régulièrement que ce soit pour leurs déplacements ou pour les courses».
Pour Hasna, le métier de chauffeur de taxi est une fierté, elle ne se considère pas juste comme « chauffeur ». Elle aime interagir avec ses passagers, avoir des conversations à bâtons rompus avec eux. Son métier plutôt masculin ne l’empêche pas de rester très coquette: « L’été, par exemple, je porte un chemisier et des gants blancs, être chauffeur de taxi n’est pas une raison pour se laisser aller. Je trouve qu’il est essentiel de bien s’habiller, c’est un métier où il faut être présentable ».
Sa famille a toujours été là pour la soutenir dans ce choix peu conventionnel. Le taxi est d’ailleurs une affaire de famille puisque son mari également est chauffeur de taxi. Hasna est une mère de famille qui encourage toutes les femmes à travailler et à être indépendantes. « Être chauffeur de taxi avec tout ce qui se passe maintenant devient de plus en plus dur, et que l’on soit homme ou femme, il faut être fort pour pouvoir le faire mais c’est aussi un métier gratifiant parce qu’il y a beaucoup de contacts avec les gens. J’aimerais vraiment qu’il y ait beaucoup plus de femmes chauffeur de taxi. Elles ont largement leur place dans le métier».
La phrase de la fin: «J’adore ce travail, si cela n’avait pas été le cas, je n’aurais jamais pu tenir 21 ans!»
Farah.B