La tradition veut que pour la circonstance, des imams en provenance des grands centres islamiques internationaux soient invités pour diriger la prière de ce jour de fête.
Les organisations et centres islamiques se chargent de collecter l’argent des familles (pour l’achat du mouton) et du sacrifice des animaux, qui se pratique dans des abattoirs agréés par l’Etat, et ce, avant la prière.
Une fois sacrifiés et découpés les moutons sont divisés en trois parts : une pour les nécessiteux, une pour les amis et une pour la famille ; la distribution étant assurée également par le centre. Distribution qui se prolonge même après la prière pour ceux qui en ont le plus besoin. Les animaux non réclamés sont donnés aux nécessiteux. Le prix du mouton fixé, toujours par le Centre, est cette année de 460$.
L’État argentin octroie aux musulmans un jour férié pour l’Aïd El Idha mais seulement pour les musulmans ayant fait leur profession de foi islamique, en conformité avec le décret Nº 1584/2012.
suite page 2
A cette occasion le Centre offre, après les discours des personnalités présentes, un déjeuner convivial aux invités et aux familles, avec des stands servant des mets typiques des pays islamiques et régions d’Argentine.
La communauté musulmane argentine
Selon les estimations du Centre Islamique, il y aurait actuellement environ 800 000 musulmans (sunnites, chiites, alaouites et druses) en République Argentine, dont la moitié réside dans le Grand Buenos Aires. Le reste de la communauté est répartie dans tout l’intérieur du pays, dans les provinces de Cordoba, La Rioja, Catamarca, Santa Fe…
De nombreuses études ont attesté la présence des premiers musulmans en Amérique latine entre 711 et 1492, venus avec les conquistadors d’Al Andalous. Les morisques chassés par l’Inquisition, puis de nombreux esclaves déjà islamisés, amenés par la traite négrière, sont venus grossir les rangs de la communauté musulmane d’Amérique du sud.
L’histoire officielle de la communauté musulmane en Argentine commence avec la première grande vague d’immigration arabe, au début du XIXème siècle. Ces immigrants, venus du Moyen Orient, surtout des syriens et des libanais fuyant une situation économique difficile, ont été rejoints par des turcs entre 1850-1860. Une deuxième vague arriva en 1870, pendant la première guerre mondiale puis une dernière vague entre 1919 et 1926 jusqu’à la chute de l’empire ottoman.
Florence Pescher