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Violence au lit, jusqu’où peut-on aller?

La sexualité est avant tout un jeu. Et comme dans tout jeu, l’excitation peut rendre agressif. Loin des rapports standards et fades, il existe une autre façon de trouver du plaisir dans la sexualité : souffrir ou faire mal. Les pulsions sadomasochistes correspondent à des moments de jeu, à une envie de découvrir d’autres formes de plaisir ou bien à une vraie philosophie aux initiales bien connues: SM. Il faut savoir accepter ce jeu mais en déterminant clairement ce qui est acceptable afin de préserver l’harmonie et le respect dans un couple.

Le plaisir de (faire) souffrir:

Le sadomasochisme existait bien avant la naissance de celui qui a donné son nom au sadisme, le marquis de Sade, auteur de l’une des bibles en la matière,  «Les cent vingt jours de Sodome». La souffrance fait partie intégrante de la vie et il est légitime de tenter de la contourner, de la fuir, de la sublimer ou de jouer avec elle. Même s’il est vrai que certains poussent les limites un peu loin! le sadique veut réduire l’autre à sa merci. Quant au masochiste (du nom de l’écrivain Masoch) , il tire son plaisir des violences qui lui sont infligées. Une complémentarité qui ne manque pas de nourrir le désir des couples qui se complètent.

Où commence la perversité?
En matière de sexualité, la perversité ne vient pas de la façon de pratiquer l’acte sexuel, mais de l’esprit dans lequel il est fait. Quand on fait l’amour dans un climat de confiance et de plaisir, il n’est pas anormal de laisser libre cours à ses fantasmes, y compris de soumission et de domination. Ceux-ci se traduisent par des jeux d’attaque et de possession. Les partenaires s’amusent à se faire peur afin de créer une émotion. Cela correspond aussi à un désir de transgresser ses peurs enfantines. Si par contre la brutalité s’installe sans le consentement tacite de l’un des deux partenaires, il s’agit de réelle violence.

Le nombre de femmes qui ont vécu des expériences malheureuses, contraintes par un partenaire peu scrupuleux, et qui se sont fait violer témoigne d’une certaine forme de perversité inacceptable. De même, il arrive que des partenaires soient consentants pour le jeu sadomasochiste et que l’un des deux dépasse les limites du contrat, allant jusqu’à la torture, aux sévices corporels, voire au meurtre, dans les cas extrêmes. Quelqu’un qui ne peut trouver son plaisir que dans la violence ou la souffrance est névrosé.

Désir de soumission:
Dans le désir de soumission, il y a un désir inconscient de se déculpabiliser du plaisir reçu. Ainsi, le rêve de viol, qui est assez fréquent, ne signifie pas pour autant qu’on ait des tendances masochistes, ni qu’on souhaite vraiment se faire violer. Il correspond à un désir profond de recevoir du plaisir sans avoir à en faire la demande. Il faut bien distinguer les comportements inoffensifs  de ceux qui peuvent porter atteinte à autrui. Si le scénario dérape, il faut le refuser de manière claire et définitive.

Chiraz Bouzaien

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