Afin de démystifier le psoriasis, dépasser les idées reçues et changer le regard des autres sur la maladie, la STDV (Société tunisienne de dermatologie et de vénérologie), la JCI et l’ASSOCIAMED organiseront une campagne d’information et de dépistage du Psoriasis du 20 avril au 8 septembre dans six régions de la Tunisie (Tunis, Sousse, Nabeul, Sfax, Bizerte et Menzel Bourguiba).
Des dermatologues ainsi que des psychologues s’unissent pour des conseils et des informations à bord d’une caravane aménagée. “Cette pathologie dermatologique, dont le taux de prévalence est estimé à 3% en Tunisie, n’est pas contagieuse mais elle est chronique. Elle est mal connue et non prise en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM)”, a souligné, mercredi, Pr. Insaf Mokthar, présidente de la STDV et chef de service dermatologie à l’hôpital Habib Thameur à Tunis, lors d’une rencontre avec la presse.
Rappels sur une maladie encore mal connue
Le psoriasis est une maladie inflammatoire de la peau qui toucherait 125 millions de personnes dans le monde. En Tunisie, 2-3% de la population seraient atteintes, soit entre 214.000 et 321.000 personnes, mais seulement 0,3% sont diagnostiquéss.
Cette pathologie chronique, non contagieuse, qui peut toucher la peau, les phanères, les muqueuses et les articulations, atteint indifféremment les hommes et les femmes de tous âges.
Pour sa part, Pr. Néjib Doss, président du groupe Psoriasis au sein de la STDV et chef de service à l’hôpital militaire de Tunis, a indiqué que « le psoriasis serait lié à une composante à la fois génétique et immunologique qui, sous l’influence de facteurs environnementaux favorisants (stress, choc émotionnel, traumatismes cutanés…), contribuerait à l’apparition des poussés».
L’impact du psoriasis sur la qualité de vie des patients
Le psoriasis ne génère pas que de la souffrance physique, mais s’ajoute souvent une souffrance morale. En effet, il retentit fortement sur la qualité de vie du patient jusqu’à provoquer des phénomènes d’exclusion, de stigmatisation ou de discrimination.
Impact sur la vie sexuelle : Plusieurs patients ont des difficultés d’entretenir une relation sentimentale suivie et épanouie. La gêne à l’idée de se dénuder, d’exposer ses plaques aux regards et au toucher de l’être aimé est un passage pénible à surmonter. Les douleurs occasionnées par la maladie participent à la baisse de la libido.
Une vie professionnelle incertaine : Souvent victimes de discrimination à l’embauche, les malades peuvent se sentir mal à l’aise si les plaques sont apparentes le jour d’un entretien.
Traitements
La photothérapie par ultraviolets B (UVB) ou Puvathérapie peut également avoir des effets favorables. Elle consiste à une exposition solaire des lésions afin de freiner le développement des cellules de la peau et de soulager l’inflammation. L’hydratation est recommandée comme son de complément. Des bains et des produits hydratants, pour l’assouplissement et l’adoucissement des peaux sèches et sensibles, permettent de soulager les démangeaisons et de calmer l’inflammation.
Des traitements par voie orale ou injectables (dérivés de la vitamine A, immunosuppresseurs, PUVA, biothérapies). Réservés à des formes sévères, ils sont souvent prescrits en secondes intention, lorsque les topiques ont été jugés inefficaces ou trop contraignants pour le malade.
Chiraz Bouzaien