Hey beauté, tu as l’heure ? Mademoiselle on va où comme ça ?
Jolie frimousse ! Sexy girl !
Je vous raccompagne quelque part ? Je peux avoir votre numéro de Tel? Accordez-moi une minute SVP ! (parfois sans s’il vous plaît).
Cela étant, si vous pensez que les Tunisiennes, Algériennes, Egyptiennes ou Marocaines sont les seules concernées, alors détrompez-vous, le harcèlement de rue n’épargne pas non plus les Américaines, celles-ci sont victimes autant que nous de la bêtise masculine. Seule différence ? Elles s’indignent !
Exemple : À Philadelphie, le collectif Hollaback, qui combat le harcèlement de rue, a décidé de lutter en créant des affiches spécialement conçues pour le métro. Des visuels avec des textes simples et définitivement pertinents pour que les femmes et les personnes LGBT ne se sentent plus en danger dans les lieux publics. Le but étant de montrer le harcèlement de rue à ceux qui n’en ont pas conscience pour mieux le combattre.
Sur le site du collectif on peut lire :
« Dans un monde parfait, nous n’aurions pas besoin d’une campagne publicitaire parlant d’améliorer la façon dont nous nous traitons les uns les autres. Dans un monde parfait, nous nous évaluerions comme des êtres humains, sans tenir compte de nos différences, que l’on puisse ou pas se comparer à l’autre sur autre chose que le fait que nous sommes tous des êtres humains. Dans un monde parfait, la culture du viol n’existe pas. Malheureusement, nous ne vivons pas dans un monde parfait. Nous vivons dans un monde qui a besoin (et qui, pourtant, lutte souvent explicitement contre) de campagnes expliquant ce que beaucoup de femmes et de personnes LGBT vivent quotidiennement. À ce titre, nous avons élaboré une série de publicités qui implique les autres et les inclut dans la conversation, les rend plus conscients et équipés pour résister à la culture du viol».
Le harcèlement de rue n’est peut-être qu’une puissante banalité pour certains. Pour Baya c’est inadmissible, elle condamne fermement ce genre d’agissements. C’est pourquoi elle pense que l’heure a sonné pour ce genre d’initiatives en Tunisie; elle en a assez d’être comparée à un morceau de viande, assez d’être rabaissée et plus grave encore violée (triste réalité)!
Une fois abordé le problème du harcèlement de rue, tout le monde est d’accord, on partage nos histoires, on s’énerve, on s’offusque, on tape du poing sur la table, on raconte nos pires histoires, on calme ça avec une bonne dose de second degré mais jusqu’à quand ? Il faut bouger !
M. Elbouti