Gabriel Garcia Marquez est un écrivain et journaliste colombien, on lui reconnaît également un activisme politique et militantisme.
Prix Nobel de la littérature en 1982, on le surnomme «Gabo» en Amérique Latine. Self made man et autodidacte, García Márquez poursuit seul ses études après avoir quitté son école de droit pour se lancer dans le journalisme.
Très tôt, il ne montre aucune retenue dans sa critique sur la politique intérieure comme extérieure de la Colombie.
Toujours vivant mais souffrant d’un cancer lymphatique après s’être longtemps retiré de la scène publique, il adresse une lettre d’adieu à ses amis, une lettre émouvante à lire…
«Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis. J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute dont nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et… combien je savourerais une bonne glace au chocolat.
Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me vêtirais simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non seulement mon corps à découvert, mais aussi mon âme.
Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et attendrais que le soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais sur les étoiles un poème de Benedetti et une chanson de Serrat serait la sérénade que je dédierais à la lune. J’arroserais de mes larmes les roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le baiser de leurs pétales.
Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que je les aime. Je persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais amoureux de l’amour. Aux hommes, je prouverais combien ils sont dans l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux anciens, j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec l’oubli.
J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains… J’ai appris que tout le monde voulait vivre dans le sommet de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur est dans la façon d’escalader. J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing, pour la première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour toujours.
J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois dormir, je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je dirais “je t’aime” et je ne présumerais pas, bêtement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance pour bien faire les choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, et que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour personne, vieux ou jeune.
Aujourd’hui est peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Alors n’attends plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive guère, sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour leur accorder un dernier vœu.
Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de leur dire « je suis désolé », “pardonnez-moi”, “s’il vous plait”, “merci” et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande au Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis et êtres chers combien ils comptent et sont importants pour toi. Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort».
[…] réflexions). ici un extrait -Vers la sobriété heureuse de Pierre Rahbi -ou encore la sublime lettre d’Adieu de Gabriel García […]
…que dire, sinon qu’il est et retera éternel par son oeuvre. Il est dans chaque livre, nous avons un héritage énorme. Merci, encore merci, toujours merci, de tout mon coeur.
A bientôt.
un des plus grands romancier et poete que notre siecle ai connu doue de courage et maitre de la derision
C’est un très beau texte mais il a lui-même dit que ça n’était pas de lui.
excusez moi, de qui est ce texte à l’origine ?
Bonjour M.Gabriel,
Mille mercis de me partager ce que ton cœur et ton âme te dicte. Tu es proche de la fin mais d’un autre commencement de l’éternité…
Ce que je retiens le plus de tes merveilleuses paroles, c’est bien de vivre à chaque jour ce que le Seigneur m’apporte, et non de vivre dans le passé et/ou le futur, vivre son présent pleinement, jouir de la vie comme elle est et non ce que je voudrais qu’elle soit !!!
Merci encore et bon voyage !
c’est un fake, ça se voit pour qui a lu ses romans.
Ah! Mon dieu que c’est sage et vrai Je n’ai jamais lu d’aussi belle paroles !!!!Merci de m’avoir décrite sans m’avoir connue. Tout simplement magnifique ….
j’ai le texte original en espagnol (langue que je parle parfaitement) accroché au mur à côté de mon ordinateur, je l’ai accroché depuis plus d’un an, et en lisant le texte français j’ai relevé pas mal de variantes. Il ne parle pas de glace au chocolat, ni de Goya, ni de Benedetti, ni de Serra…à qui se fier ?
par lapoésie je partage le secretde la vie , le sevret des mots ,et je voyage , au sein du coeur , des sentiments et des émotions ,qui donnent unae ame à la vie ; par le commencement , je vis la poésie d’action , outout est ravissement , et entendement , dans ce bout de vie et cet instant de vie !!!!
Merci monsieur Marquez,
Cette lettre nous montre le chemin à suivre, c’est le plus bel héritage qu’un être humain puisse faire à un autre: encourager à vivre une vie meilleure……
A un de ces jours dans une autre dimension, votre Vie aura été bien utile…..
Merci et je vous aime….
texte indélibile avec des mots simples et simplment choisis qui expriement et traduisent à leur tour la simplicité de la vie. Ce que ta main trouve aujourd’hui à faire fais-le car demain appartient ceux qui vivront demain. En sommes nous capables
Texte indélébile avec des mots simples et simplement choisis qui expriment et traduisent à leur tour la simplicité de la vie. Ce que ta main trouve aujourd’hui à faire fais-le car demain appartient ceux qui vivront demain. En sommes nous capables ?
“Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais pas, bêtement, que tu le sais déjà.”
c’est fait… donc pas de regret de mon côté je crois…
maintenant l’autre reste dépositaire de sa propre responsabilité vis à vis de sa propre sincérité.
mais cela ne me regarde plus… c’est juste une question d’aptitude et de capacité à affronter le réel.
A Laure : Je trouve que ce dernier commentaire du 23 mai dernier, juste au dessus, ressemble aussi à une autre forme d’adieu qui me semble tout aussi triste et profond, surtout qu’il reprend un extrait si important de cette fameuse lettre. Que dire de plus devant cette infinie douceur et résignation qui émane de vos simples mots : “c’est une question d’aptitude à affronter la sincérité et le réel”…
Ce qui reviendrait à dire que même devant l’aveu d’un amour profond et vrai, au moment de vous quitter, il y aurait donc des hommes assez lâches, égocentriques, brutes et inconscients, pour ne pas ressentir cette détresse bien dissimulée? My God! heureusement que je ne fais pas partie de cette sorte d’homme-là… !
Et si je me le permettais, petite LAURE que je ne connais pas, sauf ce petit prénom bien doux, je vous dirais que vous méritez sûrement mieux que ce triste mufle rempli de sa propre vacuité !
Vous m’avez touché, en plus de cette lettre magnifique en référence, bien plus qu’il ne le semble, par la simplicité douloureuse de vos quelques mots, et je vous souhaite, si cela est possible, tout l’amour et le bonheur que vous semblez mériter.
Votre serviteur et admirateur. J’aurais aimé vous connaitre !
Thierry G.
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Je suis d’accord avec ce qui est écrit juste un peu plus haut !
Il y a des gens qui ne méritent pas l’amour qu’on leur donne et pourtant ils en reçoivent.
Et il y en a d’autres qui méritent tout l’amour du monde mais qui n’en reçoivent pas assez.
Que de gâchis inutiles dans nos vies où la communication et l’échange n’existent plus.
Alors oui, il faut être clair avec soi même, et surtout ceux que l’on aime, avant qu’il ne soit trop tard.
Car quand c’est trop tard, eh bien il n’y a plus rien que des regrets.
C’est terrible les regrets non?