Le député Mohamed Brahmi, coordinateur général du Courant populaire, assassiné jeudi, jour de célébration du 56ème anniversaire de la proclamation de la République, était âgé de 57 ans.
Il est né le 15 mai 1955 à Hachana, petite localité du sud du gouvernorat de Sidi Bouzid où fut déclenchée la révolution le 17 décembre 2010.
Mohamd Brahmi était père de cinq enfants dont un porteur de handicap.
L’assassinat politique de Mohamed Brahmi est le deuxième après celui de Chokri Belaid, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, assassiné le 6 février 2013 selon le même mode opératoire.Dans les deux cas, en effet, la victime était dans sa voiture alors qu’il quittait son domicile, les meurtriers à moto, et l’exécution au grand jour, à bout portant.
Selon une biographie publiée sur le site Marsad (observatoire de l’Assemblée constituante relevant de l’organisation indépendante Al Bawsala et qui a pour but d’accompagner l’écriture de la Constitution), Brahmi a effectué ses études primaires à l’école du 2 Mars et à celle d’Erramla, et ses études secondaires aux lycées de Maknassi et de la Cité des jeunes à Gafsa ainsi qu’au lycée technique de Bizerte d’où il obtint son baccalauréat.
Titulaire d’une maîtrise en comptabilité (promotion 1982), il avait été durant deux ans professeur d’économie et de gestion au lycée technique de Menzel Bourguiba.
Il avait été arrêté successivement en 1981 et 1986 et bénéficié à chaque fois d’un non-lieu.
Au terme du scrutin du 23 octobre 2011, Brahmi avait été élu à l’Assemblée constituante sur la liste du Mouvement du peuple (Echaab) de tendance nationaliste nassérienne. Dans une déclaration sur une radio privée, le 30 juin dernier, Brahmi s’était inquiété de ce que le mouvement Echaab était visé pour son militantisme et pour son rapprochement avec le Front populaire.
Mohamed Brahmi avait annoncé le 7 juillet à l’occasion de la conférence nationale extraordinaire du mouvement, sa démission avec certains membres du bureau politique du parti Echaab après avoir critiqué la tendance du parti à se rapprocher de la troïka.
Il a fondé un nouveau parti sous l’appellation «Tayar Chaabi» (Courant populaire) et dont il sera coordinateur général, et est devenu porte parole du Mouvement Nationaliste Nasiri en Tunisie.
Selon Marsad, Brahmi était membre de l’organisation des étudiants arabes progressistes unionistes. Il y était actif jusqu’en 2005 date à laquelle il avait créé le mouvement unioniste nassérien qui était interdit et opérait dans la clandestinité. Après la révolution, il créa le Mouvement du peuple.
En octobre 2012, Mohamed Brahmi a entamé une grève de faim avec Ahmed Khaskhoussi (Mouvement des démocrates socialistes) au siège de l’ANC, en réaction à une vague d’arrestation de citoyen de l’Omrane et de Menzel Bouzayène, ayant protesté contre le retard des programmes de développement de la région de Sidi Bouzid. La grève a pris fin suite à l’engagement du ministre du Développement Régional à entamer un dialogue pour fixer des objectifs et un plan de route sérieux permettant de concrétiser les promesses lancées par les partis au pouvoir.