A l’occasion de l’atelier de travail sur «l’évaluation du développement de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie: résultats et recommandations», organisé par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la Chambre nationale des femmes chefs d’entreprise (CNFCE), le 12 juin dernier, nous avons eu l’occasion de découvrir la dernière étude sur l’évaluation du développement de l’Entrepreneuriat Féminin (DEF) en Tunisie et d’en discuter.

Des invités cadres ont été invités, certains ont fait l’effort de se déplacer comme Mohamed Ali Deyahi, Directeur du Bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb, Tanja Jaaskelainen, ambassadrice de Finlande en Tunisie, d’autres ne l’ont pas fait comme Samira Merai Friaa, ministre des Affaires de la femme, de la famille et de l’enfance, et Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.

L’évènement s’inscrit dans le cadre du projet «Voie à suivre après la révolution: travail décent des femmes en Egypte et en Tunisie», financé par le ministère des Affaires étrangères de Finlande pour les années 2012-2016 et dont l’objectif est de renforcer les capacités des femmes (en Tunisie et en Egypte) en vue de leur participation active et effective dans le marché du travail.

Cet atelier avait pour objectif principal de présenter et de discuter des résultats et des recommandations proposées dans le cadre de l’étude de l’évaluation du développement de l’entrepreneuriat féminin lancée en Tunisie depuis octobre 2014.

Sans même avoir lu et analysé l’évaluation, Imed Turki, chef de cabinet du ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, nous fait part de son avis, à savoir une remise en cause sur le système législatif tunisien, la pratique réelle de certains textes de loi relatifs à l’l’entrepreneuriat féminin dans la réalité…

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Imed Turki, chef de cabinet du ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, juste au milieu

Bref, le représentant du ministère de la Formation professionnelle et de l’Emploi avait des questions à poser et aucune réponse, tout en estimant que «la femme tunisienne doit arracher ses droits». La seule confirmation obtenue par le chef du cabinet était: «les jeunes tunisiens sont les moins entrepreneurs dans le monde…». Ou encore: «un budget de 3 à 5.000 dinars n’est pas suffisant pour se lancer dans un projet. Il faut viser loin dans l’entreprenariat».

Or et selon l’étude d’évaluation, «il y a une discrimination entre hommes et femmes de la part des institutions de crédit». Ayant fini de lire son speech et de poser ses questions, Imed Turki n’a pas eu le temps «ni l’envie» de répondre aux journalistes encore moins d’avoir des réponses à ces questions illustrées dans l’évaluation.

Pour sa part, Mohamed Ali Deyahi, directeur du Bureau de l’OIT pour les pays du Maghreb, affirme entre autres, selon le rapport de l’OIT, que les femmes gèrent mieux les ressources de l’entreprise que les hommes, et pourtant, «leur taux de participation à la force de travail est de 26% seulement contre 70% pour les hommes …».

Quant à la présidente de la CNFCE, Raoudha Ben Saber, elle a affirmé que son organisme essaye d’accompagner les femmes qui désirent lancer leurs propres projets en leur facilitant les étapes administratives et l’accès aux bonnes informations, assurant «un partage d’expériences et de bonnes pratiques».

Les résultats de l’évaluation du développement de l’entrepreneuriat féminin en Tunisie:

  • «deux tiers des diplômés de l’enseignement supérieur en 2013 sont des femmes. Leur taux de participation à la force de travail est de 26% seulement contre 70% pour les hommes».
  • «75% des femmes qui travaillent sont salariées».
  • «Le nombre de femmes chefs d’entreprise à la tête d’entreprise de type «personnes morales représenterait 19%».
  • La présence des femmes dans le conseil d’administration des entreprises ne dépasse pas 5,3%
  • 23% des entreprises «personnes physiques» sont dirigées par des femmes.
  • La Tunisie est classée 37ème à l’échelle mondiale en matière d’égalité genre des salaires.
  • Les femmes représentent 43% des bénéficiaires de crédits de la BTS, et seulement 29% des montants.
  • Pour la BEPME, la part des femmes dans les crédits accordés est 9% des bénéficiaires pour un crédit moyen de 158.000 dinars contre 232.000 dinars pour les hommes.

 

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