Selon une étude du cabinet de consulting Deloitte, 55% des Tunisiens utilisent internet, surtout les réseaux sociaux comme Facebook. Les explications de Karim Koundi, responsable au cabinet de consulting Deloitte du secteur des nouvelles technologies pour l’Afrique francophone.
L’étude, réalisée en 2014 à partir des chiffres 2012 et 2013 de l’Institut national de la statistique tunisien, révèle l’importance des réseaux sociaux depuis leur apparition en 2008. En l’occurrence surtout Facebook et Youtube : en Tunisie, ils concernent 85% de l’usage d’internet.
Ces deux réseaux sociaux sont aujourd’hui le principal vecteur d’échanges et d’informations dans le pays. A tel point qu’ils ont eu un rôle très important pendant la révolution du 14 janvier 2011. S’il n’y avait pas eu les réseaux sociaux, l’affaire de Mohamed Bouazizi aurait sans doute été étouffée car les médias étaient alors tous contrôlés par le pouvoir. Internet était, lui, incontrôlable.
Après la révolution, on a constaté une explosion des sites d’information : on est ainsi passé de trois ou quatre sites à une centaine aujourd’hui.
Notre étude révèle que 55% des Tunisiens utilisent internet. Mais en fait, c’est seulement le cas d’un foyer sur cinq en raison des disparités entre régions. En clair, en zone littorale, chaque membre d’un foyer est connecté. Tandis que dans les régions défavorisées de l’intérieur, les familles vont plutôt dans les cyber-cafés.
Notre étude avait pour but d’aider les autorités à concevoir une stratégie digitale sur la période 2014-2018. Une stratégie pour développer l’usage de l’internet dans les administrations, les entreprises et chez les particuliers. Mais aussi pour développer le haut débit. Un des enjeux de cette stratégie est de favoriser un accès autonome à internet sur tout le territoire.
Il s’agit aussi de dégager des usages d’internet de forte valeur ajoutée. Par exemple en Tunisie, on trouve de nombreuses compétences en matière de développement de jeux en ligne. Mais le marché est bloqué par la difficulté d’acheter sur des sites étrangers où il faut payer avec une devise convertible. Nous proposons donc la mise en place d’une carte d’abonnement facilitant ces paiements.