Près de 77% des tunisiens préfèrent acheter des produits contrefaits, vu leur prix bas et à cause de la baisse du pouvoir d’achat, selon une enquête de terrain menée par l’institut national de la consommation (INC), sur le consommateur tunisien et les produits contrefaits.

L’enquête qui a touché un échantillon de 2016 consommateurs âgés de plus de 20 ans, a montré que 55% de l’échantillon affirme avoir été piégé. Ce taux s’élève notamment dans la région du centre- ouest (60%), et concerne, particulièrement, l’électroménager (36%), les cosmétiques, (produits d’embellissement et d’hygiène) et les parfums (28%), l’habillement (23%), cuir et chaussures et matériel informatique (19%).

Le directeur général de l’INC, Tarek Ben Jazia a confirmé l’absence de statistiques officielles sur la contrefaçon en Tunisie, à l’exception de quelques estimations de structures syndicales des institutions touchées par ce phénomène, ou des activistes de la société civile.

18,9% des personnes interviewés regrettent avoir acheté ces produits. 8,4% pensent que ces produits constituent un refuge pour les personnes à revenu limité. Acheter ces produits ne complexe pas 5,4% de l’échantillon, selon le responsable.

Concernant les répercussions de l’achat de ces produits, 77,6% de l’échantillon estime qu’ils peuvent nuire à la santé, 54,7% évoquent les risques sur le budget de l’Etat et 31, 5% parlent de dangers sur l’environnement.

Le rapport a souligné l’absence de la culture informationnelle et de la revendication des droits, précisant qu’un taux de 3,4% de l’échantillon, seulement, affirme avoir déposé une plainte auprès des structures concernées, d’après Ben Jazia.

Le responsable a proposé la création d’une agence nationale spécialisée dans la lutte contre la contrefaçon, l’appui aux industriels en les aidant à enregistrer leurs produits auprès des services de la douane et l’assistance technique et matérielle des propriétaires des marques commerciales. Il a souligné l’importance de renforcer la sensibilisation des consommateurs avec l’aide de la société civile, des structures et des organisations professionnelles.


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