Des imams et prédicateurs tunisiens des différentes régions du pays ont réaffirmé samedi leur rejet catégorique de l’initiative présidentielle sur l’égalité dans l’héritage, estimant qu’elle porte atteinte aux principes religieux de l’islam qui ne peuvent, en aucun cas, être interprétés.

Lors du premier forum organisé à Tunis par l’association des imams pour la tolérance et le rejet de la violence et de l’extrémisme, les imams et prédicateurs ont souligné que cette initiative, contradictoire à la constitution qui stipule que l’Islam est la religion du pays, déstabilise la famille et la société.

Selon le président de l’association, Mohamed Salah Rdid, cette initiative élaborée sous forme d’un projet de loi adopté par le conseil des ministres le 23 novembre 2018 et transmis au parlement pour adoption, aura des répercussions sur la paix sociale.

L’intervenant a dénoncé la non implication de l’institution d’Ifta, du conseil supérieur islamique et surtout la Zitouna dans la réalisation d’un tel projet de loi extrêmement sensible.

” La responsabilité des imams est historique et ils sont appelés à fournir tous les arguments qui prouvent que la loi successorale en islam est claire et ne doit pas être interprétée “, a-t-il souligné.

Il a, en outre, indiqué que la question de l’égalité dans l’héritage n’est pas aujourd’hui une priorité surtout qu’il y’a actuellement plusieurs dossiers économiques et sociaux plus urgents.

De son côté, le président de la coordination nationale de défense du coran, de la constitution et du développement équitable Chiheb Eddine Tliche a estimé que le projet sur l’égalité dans l’héritage est une atteinte à la sacralité de l’islam et ne fera que séparer les Tunisiens, appelant les députés à tenir compte de la conjoncture actuelle du pays et de la volonté du peuple qui rejette, selon lui, ce projet.

Tliche a annoncé que des mouvements de protestation pacifiques seront observés pour exprimer le rejet de cette initiative et sensibiliser les citoyens aux dangers de l’adoption d’un tel projet.

Intervenant à cette occasion, Noureddine Khadmi, ancien ministre des affaires religieuses (2013) a souligné que l’égalité dans l’héritage aura des répercussions négatives importantes sur la famille et vise à imposer le modèle laïque proposant la soumission du projet au suffrage universel.


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