La cartographie de la violence a changé de forme et de portée au cours de ce mois de mars, en termes d’évolution des conditions sanitaires, économiques, sociales et sécuritaires dans le pays, en raison de la propagation du virus Covid 19, selon un rapport publié samedi par le le Forum tunisien pour les droits économique et sociaux.
Le FTDS indiqué qu’ un échantillon qui comprend tous les quotidiens et hebdomadaires en langues arabe et française ainsi que divers sites Web et sites audio-visuels ainsi que les réseaux sociaux, a permis de démontrer que la violence s’est déplacée au cours des dix derniers jours du mois de mars vers les espaces privés.
Selon ce rapport, le ministre de la Femme a annoncé que la violence à l’égard des femmes a augmenté en moyenne cinq fois pendant la période de confinement.
Le résultat de la veille du mois de Mars 2020 dévoilé que la violence est toujours masculine par excellence (88% des auteurs de violence sont des hommes et 9% mixtes).
Par ailleurs, ce rapport a permit de constater que la capitale constitue la région qui connait le plus grand nombre de violence avec un taux d’environ 34,5% du total des cas de violence observés, suivi du gouvernorat de Sousse avec un pourcentage de 15%.
En ce qui concerne les types de violence observés, la violence criminelle constitue le type le plus important observé à hauteur de 65,6%, suivie de la violence impulsive et réactionnelle à 28%, de la violence familiale à 7,8% et de la violence sexuelle à 6,25%, lit-on dans ce rapport.
La peur du virus et son incompréhension ont incité de nombreux habitants de plusieurs régions à engager de violentes réactions de protestation, refusant d’enterrer les victimes du virus Corona dans les cimetières voisins, souligne ce rapport, précisant que ces réactions ont évolué vers des affrontements avec les forces sécuritaires à Bizerte.
Ce rapport a encore révélé qu’au cours de la période de pré-confinement, la rue tunisienne a connu des violences indirectes, à savoir le non-respect des mesures d’auto-confinement demandées par le ministère de la Santé Publique à de nombreux expatriés, en particulier des pays connaissant une épidémie de virus.
Les réactions collectives contre ceux qui viennent de l’étranger en raison du mépris de l’auto-quarantaine ont évolué vers des actes inacceptables de violence contre tous ceux dont les signes montrent qu’ils viennent de l’étranger.