Son jeune âge ne l’a pas épargné des persécutions de la police politique qui l’avait arrêtée devant son lycée lui infligeant ensuite toute sorte de torture pour être, en fin de compte, condamnée à trois ans de prison pour appartenance à une association non autorisée et participation au déclenchement d’explosions. Monia Akili refuse de parler de cet épisode noir de sa vie passé derrière les barreaux et au cours duquel elle a subi les pires exactions dont les séquelles physiques et morales persistent encore, a-t-elle témoigné lors d’une rencontre, mercredi au ministère des affaires de la femme. Cardiaque et asthmatique, Monia rate assez souvent ses rendez-vous avec son médecin en raison de manque de moyens.

Pourtant ce qu’elle revendique, aujourd’hui, c’est son dossier carcéral qui semble, estime-t-elle avoir été détruit, comme beaucoup d’autres dossiers pour masquer les crimes de l’ancien régime.

La rencontre qui a réuni la ministre des affaires de la femme Sihem Badi avec les membres de l’association « Femmes Tunisienne » a été l’occasion d’écouter les témoignages d’autres femmes incarcérées pour avoir lutté pour la liberté d’opinion. Elles ont toutes parlé des graves sévices corporels et psychologiques qu’elles ont subies pendant de longues années et décrit la hargne et l’esprit de vengeance de l’ancien régime avec ses opposants.

Hayet Ayadi, incarcérée injustement pendant six mois, a résumé cette souffrance en une phrase : “Après ma libération j’ai regretté d’avoir quitté la prison la persécution ayant touché ma famille, sans parler du mépris de la société, de l’exclusion sociale …”, a-t-elle dit.

Les anciennes prisonnières politiques revendiquent, aujourd’hui, d’être réhabilitées et de garantir une prise en charge psychologique des victimes qui en ont besoin. Elles ont appelé à ouvrir les dossiers des procès injustes intentés à leur encontre.

Mme Badi a exprimé son soutien plein et entier aux militantes de la liberté et de la démocratie, s’engageant à leur garantir la réhabilitation qu’elles méritent dans le cadre de la justice transitionnelle.

L’association femmes Tunisiennes organise le 22 avril 2012 une journée d’information et de sensibilisation consacrées aux anciennes prisonnières politiques.

 

TAP

 


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