Le syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (SPOT) a décidé de suspendre le système du tiers payant et le non renouvellement de la convention sectorielle qui le lie à la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), a déclaré le secrétaire du SPOT, Rached Garaali.
Il a indiqué que la décision de suspendre cette convention, qui expire le 8 juillet prochain, fait suite aux menaces de la présidente directrice générale de la CNAM, lors de la dernière séance de travail, tenue jeudi au siège du ministère des affaires sociales, de ne plus s’engager à respecter l’avenant n°1 de la convention signée en 2014 portant sur la mise en application des articles 42 et 43 relatifs au remboursement des pharmaciens dans un délai ne dépassant pas 14 jours et à la création de la commission paritaire chargée d’étudier les factures.
Garali a, en outre, souligné que cette décision, a été prise « suite aux pressions exercées par la responsable de la CNAM » sur les prestataires de services sanitaires pour qu’ils reviennent sur leur position. « Ces pressions sont semblables aux pratiques du régime déchu », a-t-il estimé.
Il a, par ailleurs, indiqué, que le SPOT compte porter plainte contre la CNAM, pour non respect du contrat et de la loi de 2004 qui régit la relation entre la caisse et les syndicats.
« Nous espérions lors de la dernière réunion une réponse favorable à nos revendications de la part de l’autorité de tutelle, mais la responsable de la CNAM s’est contentée de nous demander de prolonger la durée de la convention », a-t-il affirmé.
De son côté, le chargé de la communication auprès de la CNAM, Younes Ben Nejma, a indiqué à l’agence TAP, que les pharmaciens demandent principalement à ce que les médicaments spécifiques soient vendus dans les pharmacies, ce qui leur assurera, selon lui, une marge de bénéfice de 20 à 40%.
« La vente des médicaments spécifiques dans les pharmacies coûtera à la CNAM un déficit qui pourrait atteindre 100 millions de dinars », a-t-il fait remarquer, soulignant l’attachement de la caisse à poursuivre les négociations avec le syndicat des pharmaciens pour parvenir à un accord à l’amiable.
Par ailleurs, Ben Nejma a affirmé que l’article 90 de la convention sectorielle signée entre la CNAM et le SPOT et l’avenant n°1 stipulent la reconduction de la convention pour une période exceptionnelle d’une année.
Le ministre des affaires sociales a souligné, lors d’une réunion de travail tenue jeudi avec le SPOT, l’engagement de la CNAM à mettre en application tous les articles de l’avenant n°1 de la convention sectorielle des pharmaciens, rappelle-t-on.