Nous avons été scandalisés comme beaucoup d’autres tunisien(ne)s par cette annonce publiée sur Facebook. Nous avons tenté d’avoir plus d’informations sur le sujet: une association au nom de «Yoser association islamique de bienfaisance» qui lance une journée ouverte, jeudi 13 juin, pour la scarification (حجامة) dédiée aux femmes et aux enfants.
L’annonce ne s’arrête pas là, la journée est consacrée aussi, entre autres, aux traitements et la prévention de : l’épilepsie, l’énurésie, des problèmes gastronomiques, gynécologique et le vaginisme.
L’association semble très sérieuse dans son annonce. Elle certifie même que ce sont des pratiques ayant fait leurs preuves avec le prophète Mohamed.
Nous avons composé le numéro joint à cette annonce qui est le 94…. Une jeune femme (du moins c’est ce que nous croyons) décroche et nous lance «assalamou Alaikom» en guise d’allo. Et voici le récit :
-« Assalémou alaikom »
-« Allo, bonjour nous avons lu l’annonce publiée sur votre page Facebook au sujet de la journée ouverte, et nous aimerions avoir plus d’informations ».
-« C’est quoi votre problème ? »
-« En fait nous voulons savoir si ce qui a été publié est vrai comme début ».
-« Oui c’est le cas ».
-« Est-il possible de venir vous rejoindre? Et si c’est oui c’est à quel endroit ? »
-« L’adresse est déjà inscrite, oui vous seriez la bienvenue. Nous avons déjà commencé si vous voulez, venez nous rejoindre ».
-« Ce que vous faites est légal? Je veux dire est-ce qu’il y a des gens connaisseurs ou c’est juste des débutants? »
-« Non, ce n’est pas le cas, nous sommes une association sérieuse. La sœur Om Hanin (celle qui va ausculter) est médecin ».
-« Excusez moi, mais médecin en quoi? »
-« C’est une généraliste ! »
-« Est-ce que le ministère de la Santé est au courant de cette opération? »
-« Oui bien sûr, il l’est, et cette journée portes ouvertes est approuvée par le ministère ».
-« D’accord, je passe vous voir ».
Intrigués par la première conversation, nous tentons une seconde fois en changeant de numéro de téléphone et d’interlocuteur. Cette fois le discours change. Désormais pour une auscultation il nous faut un dossier médical ?! De plus nous devons avoir un rendez-vous ! Oups un rendez-vous lors d’une journée «portes ouvertes»?!
Au troisième appel, nous avons eu droit aux principes fondamentaux de l’association de bienfaisance: «c’est gratuit et nous cherchons le bien-être de nos concitoyens mais si vous voulez, vous pouvez faire des dons à l’association en guise d’encouragement».
Arrivé au Kram, nous tentons de trouver la mosquée Othman Iben Affaan. Nous demandons aux passants, aux épiciers… personne ne sait. Par gentillesse, nous avons eu droit à des indications erronées de la part des habitants. Plus le temps de rigoler, nous rappelons l’association avec un autre numéro, et c’est la surprise !
Bizarrement la jeune femme change de discours : je ne vous ai jamais dit que le domicile est près de la mosquée (une indication écrite noir sur blanc dans l’annonce). Nous lui avons demandé de nous décrire la route. Notre interlocutrice refuse sous prétexte que c’est fini : «nous avons déjà fermé et nous rentrons chez nous. La journée porte ouverte est désormais «close». Le ton monte et les langues se déchaînent… Quelques minutes avant, nous étions les bienvenues et maintenant c’est fini?!
Avant de faire demi-tour, nous les avons rappelé, et là encore un autre discours: «désolé madame, mais nous ne pourrions pas vous recevoir car la journée portes ouvertes a été reportée. Nous n’avons pas pu respecter notre engagement car le transport n’était pas assuré. Nous avons eu des difficultés à être sur place. L’événement est reporté à une date non précise. Nous vous mettrons au courant à travers Facebook».
Nous ignorons jusqu’à maintenant l’essence de cette annonce. Est-ce qu’elle émane réellement de cette association (si elle existe vraiment elle aussi) ou c’est juste une blague de mauvais goût.
Le changement de discours si rapide nous a intrigués encore plus et nous pensons que, face à nos appels, les organisateurs ont préféré mettre les voiles. Ce qui est sûr, c’est que l’enquête ne s’arrêtera pas là !
A suivre…
Mariem S.