Un enfant qui n’arrive pas à écrire les mots correctement, qui s’arrête à chaque syllabe, qui a une lecture saccadée, etc. Est-ce toujours un enfant fainéant ? Est-ce qu’il faut juste le motiver un peu ? Il a peut-être un rythme plus long que celui de la grande sœur, ou celui du grand-frère? Ou alors y a-t-il autre chose derrière…
La dyslexie, qu’est-ce que c’est ?
Dyslexie est un mot composé qui vient de «Dys»: trouble, et «lexie»: lecture. C’est donc un trouble de la lecture. Il faut savoir qu’on parle d’une maladie, qui peut trouver son origine dans des lésions cérébrales. Autrement, certaines parties du cerveau, sensées être à l’œuvre lors de l’activité cognitive ‘lecture’, ne sont pas activées. Lésions qui peuvent être héréditaires selon certaines recherches.
Mais il n’y pas que cela, la cause peut se trouver également dans l’environnement de l’enfant, une classe surchargée, un désintérêt de l’école et de l’apprentissage de façon globale, et ce pour différentes raisons… Le social, le psychologique, tout s’imbrique. Et il faut faire un bilan de la situation globale de l’enfant et de son environnement, pour avoir une bonne lecture de la dyslexie en question.
La dyslexie va donner probablement lieu ensuite à une dysorthographie, c’est-à-dire difficultés d’assimilation des règles d’orthographe. Sinon, à terme, c’est l’échec scolaire pur et simple qui attend l’enfant. Car ces difficultés basiques -de lire, écrire, ou s’exprimer correctement-, si elles ne sont pas traitées à temps, vont le poursuivre durant son parcours scolaire, et lui rendre la tâche de plus en plus difficile. Et bien souvent celui-là baisse les bras. Il préfère sortir de la course. Cela devient effectivement pour lui une sorte de course. Il n’arrive pas à rattraper les autres, qui vont trop vite, selon lui.
Le rôle du parent
Quel peut être le rôle du parent dans tout cela ? Surtout si la cause est organique (une lésion cérébrale)…Peut-on espérer que l’on en guérisse ?
Tout à fait…
Il faut savoir que le cerveau est un organe on ne peut plus souple et évolutif. Il évolue selon les expériences qu’il entreprend. Et il renforce les ‘dispositifs’ lui permettant d’accomplir une tâche cognitive donnée, autant qu’il répète cette tâche. Le premier rôle du parent est donc d’être attentif à l’enfant. Quand les signes d’un retard de lecture sont là, il faut agir. Il ne faut pas laisser aller et laisser s’accumuler le retard, car cela rend les choses de plus en plus difficiles pour l’enfant…
Il faut consulter, et si le diagnostic confirme une dyslexie, alors le médecin vous orientera peut-être vers des méthodes ou des techniques pour aider votre enfant. Le plus important c’est de développer autour de lui une atmosphère détendue et rassurante. Faute de quoi, la dyslexie s’aggrave. La confiance en soi est un déterminant majeur du succès de tels processus. Si la classe est (et reste) surchargée, il est pratiquement vain d’espérer une quelconque amélioration… Si la maîtresse ignore l’enfant, ne s’adapte pas à son rythme, ou pire… si ses camarades se moquent de lui, le processus peut être carrément bloqué. L’affectif et l’émotionnel généralement ont un rôle primordial dans le développement des différentes capacités cognitives.
Consacrez entre 15 et 30 mn par jour à votre enfant, essayez de lui apprendre des mots simples, à l’écrit comme à l’oral, essayez de composer des phrases avec lui, sur un ton ludique toujours, avec des livres colorés et des images attirantes. Ne surtout pas le gronder. Ne surtout pas hausser le ton et s’énerver… Rappelez-vous, c’est en grande partie, une question de confiance et d’affect.
Sondes Khalifa