En effet, les temps ont changé. Dans le passé et depuis des siècles, ce furent des autorités qui décidaient de ce qui était censé être bon pour tous. Autorités politiques, religieuses ou philosophiques, cela a pu être juste, ici ou là, et il y a bien longtemps ; mais aujourd’hui, ces choses-là ne sont plus applicables. Les sages ont été progressivement supplantés par des gens qui ne ménagent que leur clan ou leurs intérêts, et qui, de ce fait, s’opposent entre eux. Mais les temps sont venus où ils ne sont plus crédibles. Aujourd’hui, les mentalités ont changé. Qu’ils soient d’Orient ou d’Occident, les peuples ne sont plus infantiles ; l’accroissement des communications fait que les individus ne sont plus isolés. Ils ne croient plus en n’importe quoi ou en des fatalités. En attendant qu’un monde futur, à l’horizon dégagé, soit développé par les jeunes générations, il reste à nos contemporains de se prendre en main individuellement et personnellement pour émerger de ces prisons intérieures dans lesquelles le milieu ambiant nous a fait sombrer.
C’est ainsi que le développement personnel est aujourd’hui le moyen de retrouver ses esprits derrière le barbouillage perpétré par nos sociétés en cours d’extinction. C’est aussi un moyen de se connecter à cette formidable espérance dans l’avenir du monde et à l’enthousiasme d’être déjà debout.
Bien sûr, les diverses méthodes utilisées en développement personnel sont de qualités inégales. Cependant, il y a quelques critères de simple bon sens pour y voir clair.
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2/ Attention au mélange des genres. Bien qu’il y ait obligatoirement interaction entre les différents plans de la condition humaine (spirituel, psychologique et corporel), il s’agit d’être au clair à propos du travail sur soi qu’on entreprend. Par exemple, ce qui est d’ordre psychologique et qui est lié aux croyances et conditionnements concerne ce qu’on a coutume d’appeler le subconscient. Ce domaine n’est ni corporel, ni spirituel. Cela semble aller de soi, mais les confusions dans une direction ou dans l’autre vont bon train.
3/ Le développement personnel, comme son nom l’indique, est personnel. C’est un travail constant de toute une vie. Il peut être ponctuellement aidé, accompagné et guidé, certes, mais son orientation est celle de la philosophie individuelle de chacun. Nous sommes tous unique. La tendance à la standardisation de l’individu est un contresens qui nous fait perdre notre identité et passer à côté de notre propre histoire.
4/ Il ne saurait y avoir d’évolution s’il n’y avait pas parallèlement augmentation du bien-être, de la joie de vivre et de l’amour pour ses semblables. Si on veut parler de développement, ce n’est donc pas dans le « déjà-vécu » qu’il faut s’orienter, mais plutôt dans le « jamais-vécu ». Retrouver l’éclat du regard d’enfant, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant ; encore faut-il envisager de transformer cet éclat en cette lumière qu’on observe parfois dans le regard du vieillard.
Le développement personnel se doit de viser à déployer ses ailes d’adulte. Ce n’est pas si évident qu’il y paraît dans un monde où l’infantilisme se cache souvent derrière les instances qui se veulent les plus sérieuses.
Henry Arnaudy