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La mode aux voilées

mode_la-mode-aux-voileesNous nous sommes habitués à voir défiler des mannequins voilées lors des défilés dans certains pays du Golfe. Des créations adaptaient à la nature des clientèles.

Le fléau ne s’est pas limité à ces pays, on le trouve bel et bien dans d’autres pays occidentaux. Dans le cadre de la journée de la culture musulmane à Moscou, la maison de couture Firdaws a participé à la Halal Expo 2012, une édition qui a eu comme thème « Musulman Style ».

Doc le voile sur le podium ne se limite plus aux pays du Moyen-Orient. Certains hommes d’affaires internationaux ont même bâti leurs empires dessus, c’est le cas exemple de Mustafa Karaduman, un homme sans grande étude, parti de rien. Il est passé d’un repasseur dans un atelier de confection à un chef d’entreprise de plus de 810 ouvriers, stylistes et propriétaire d’une chaine de magasins  sous l’enseigne « Tekbir ».
Après l’investissement dans la création de vêtements spécial « femme voilée », d’autres ont choisi la presse comme le tout nouveau magazine dédié à la mode des femmes voilées et leurs styles vestimentaires : « Ala ». Un magazine qui concurrence les géants internationaux de magasines de mode, comme Vogue. Et ce n’est qu’un commencement, le lancement d’Ala c’était en 2011.

Quand est-il en Tunisie ? Comment nos co-citoyennes voilées se débrouillent pour trouver des tenues adaptées à leurs styles, caractères et « prérogatives religieuses » ?

Pour y répondre, il faut distinguer entre deux périodes : sous le régime de ZABA et après.

La première période, d’après le témoignage que nous avons recueilli, est en subdivision de deux parties. D’après Rym, jeune femme de 28 ans qui porte le voile depuis le lycée, un choix auquel sa famille s’est opposé au début : « je me rappelle de cette période là, j’avais du mal à entrer au lycée et à suivre mes cours, le gardien me pourchassait. Mes professeurs, mes ami(e )s du lycée étaient mes seuls alliés. Ils me mettaient aux milieux et formaient un cercle au tour de moi empêchant le gardien de me voir. J’étais la seule voilée de la classe. En ce temps là, mon unique échappatoire pour m’habiller : c’était les robes longues à manches longues pour l’hiver, et une superposition de vêtements en été ! Oui je n’avais pas le choix !
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Pour les pantalons et pulls, j’achetais toujours une taille de plus, je les retenais à l’aide d’une ceinture au niveau de la taille et en dessus un gros pull. J’achetais souvent des habits d’hommes : ils étaient les seuls à avoir une coupe ample et qui ne colle pas au corps. Je n’étais pas terrible, c’est un peu pour ça que je détestais qu’on me prenne en photos.

Après quelques années, toujours sous le régime de ZABA, certaines boutiques et magasins importaient et exposaient des vêtements qui pouvaient être portés par des voilées. Il n’y avait pas de voile bien sûr sur le mannequin.  Il y avait plus de choix  et je commençais à peine à redécouvrir le plaisir du shopping !

A la suite de la révolution et surtout après la nomination du gouvernement à majorité « nahdaouie », la situation a changé ! Il y a de plus en plus de magasins et boutiques vestimentaires spécialisés en « tenues hallal ». Je n’aime pas le concept mais j’aime la diversité ».

Nous avons mené notre enquête et nous sommes allés voir les articles exposés dans ses endroits. A Soukra nous avons trouvé tout un show room, au lac, à la Marsa… que des vêtements de luxes.

La qualité des  articles exposés dépend du lieu de vente, mais ce qui est sûr c’est qu’ils sont excessivement chers ! Des vêtements loin d’être accessibles à toutes les femmes tunisiennes voilées. En gros rien n’a vraiment changé : la qualité et la mode restent toujours réservées aux riches ou aux nouveaux riches comme certains membres du  gouvernement. Surtout que l’extension d’un tel business a eu lieu après le 23 octobre 2011.

M.s

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