Il a fallu un Mourad Sakli, musicologue, musicien et mélomane averti, maître de conférences à l’Institut supérieur de musique de Tunis et compositeur, ancien dirigeant du Centre des musiques arabes et méditerranéennes pour concevoir un programme aussi riche que diversifié pour la 49ème édition du Festival International de Carthage.
Car on oublie souvent ce fameux dicton arabe qui dit « Fakidou Al Chay2i laa yo3tihi » (On ne peut donner ce qu’on ne possède pas). Et créer, innover et s’imposer en tant que porte étendard d’une culture de qualité relève plus de la vocation que de la fonction.
De la musique divine, des spectacles et des interprètes illustres pour épargner au Festival de Carthage dans sa 49ème édition une pauvreté artistique tant au niveau de la forme que du contenu, c’est le nouveau statut que les organisateurs de cette édition ont voulu confirmer pour asseoir une notoriété internationale qu’ils disent eux-mêmes acquise mais qui avait commencé à perdre de son superbe. Un programme qui s’est ressourcé dans l’universalité des arts et des la musique pour éviter au mythique théâtre Romain de Carthage l’affront de servir de scène à des pseudo-stars fabriquées de toutes pièces telle Haifa Wahbi ou des représentations qui avilissent un lieu consacré dans son essence à l’art et à la musique.
Le Festival International de Carthage qui fût pendant ses années de gloire, une référence mondiale grâce à la qualité de ses spectacles reprend ses lettres de noblesses. Des sommités musicales internationales s’y reproduisent pour cette 49ème édition, telles Jean Michel Jarre, Majda Roumi, Omar Khairat, Alim Khasimov, Salif Keita, Manu Dibango, Cheb Khaled, Lotfi Bouchnek et autres tout aussi brillants les uns que les autres.
Le temple romain construit au Ier siècle à Carthage reconstruite par Jules César reprend aussi ses rituels en offrant son cadre magnifique au Chœur de l’armée rouge, à l’Opéra de Pékin, à Tsunami de Fadhel Djaïbi ou encore à la Hadhra de Fadhel Al Jaziri.
Des genres et des expressions artistiques différentes mais unies par l’universalité de l’art et riches par leurs dimensions civilisationnelles uniques.
« La Qualité artistique, le sérieux, le divertissement culturel, la finesse, la beauté, la découverte, et le rêve sont les maitres mots qui ont guidé la programmation du Festival cette année » a déclaré Mourad Sakli, directeur de cette 49ème édition.
La culture et l’art sont l’expression de l’homme et de son génie créateur, ils œuvrent à briser le conventionnel et stimuler l’innovation et la créativité.
Inviter des figures aussi prestigieuses du monde de l’art et de la musique à se produire à l’Amphithéâtre de Carthage devrait, au lieu de révolter certains représentants des médias limités par leur manque de connaissance en matière de culture et d’arts, susciter tout au contraire leur engouement à découvrir l’autre et se découvrir eux mêmes dans un monde où les limites, les différences, les ségrégations n’existent pas et dans lequel on communique dans une seule langue, celle de la beauté, de l’harmonie et de la sensibilité humaine.
Au lieu de faire son show autant se préparer à apprécier des Shows et quels Shows : Ceux du grand art !