Gatsby était bien…au commencement !
En effet, la première demie heure, pourtant, promet autre chose : un film d’atmosphère vibrionnant et fou au cours duquel le narrateur se fond dans la décadence glamour des sauteries new-yorkaises concoctées par le mystérieux et charismatique Gatsby. Si les intentions du réalisateur de « Moulin Rouge » balancées à la truelle, empêchent le film de se délier totalement, quelque chose prend ici ou là : précision fétichiste apportée au décor et à l’image (chaque instrument, maquillage), mouvements d’appareil dont l’épate criarde et vulgaire le dispute au pur vertige forain (sommet, le point de vue d’un biplan fonçant en piqué le long d’un building en construction). Cette entame donne l’illusion d’un film fellinien new age (les années folles à la sauce R’nB, littéralement) qui travaille l’atmosphère au détriment d’un récit charpenté – Gatsby-DiCaprio y est filmé comme une pure icône fantasmée qui donne vie et réalité à ses boniments.
Tout le monde s’accorde à dire “pour un festival de froufrous, c’est assez maussade”.