La poétesse Amel Moussa a annoncé sa démission de son poste de directrice de la 53e session du Festival international de Carthage (Année 2017) pour des raisons qu’elle a qualifiées d’ “objectives”.
Amel Moussa avait été nommée directrice du festival le 5 décembre 2016, rappelle-t-on.
“Je demande pardon à tous ceux qui m’ont accordés leur confiance ainsi qu’à tous et tous les intellectuels, créateurs, artistes, sponsors et imprésarios mais les conditions de travail sont devenues insupportables et empêchent d’assurer une session digne du festival de Carthage et de la Tunisie”, a-t-elle fait valoir dans un communiqué rendu public lundi, dont une copie a été reçue par l’agence TAP.
Amel Moussa a accusé le ministre de la culture Mohamed Zine El Abidine de n’avoir “pas tenu ses promesses de soutien et a cédé à une peur virtuelle”.
Elle a justitifié sa démission par “la tutelle du ministre sur le festival en imposant le comité qui avait travaillé avec lui lors de sa direction du festival l’année dernière et son interférence dans les orientations”.
Pour expliquer cette démission également, Moussa a fait valoir le “soutien du ministre au directeur général de l’organisation nationale des manifestations artistiques et des festivals internationaux, Ali Marmouri, considéré comme le premier responsable du festival, omettant la responsabilité historique et morale du directeur du festival devant l’opinion publique, la presse et les artistes”, selon ses termes.
Amel Moussa a estimé que le ministre “a tenu à marginaliser la directrice du festival et lui faire pression par la tutelle et la violence symbolique, notamment la mobilisation de certains de ses conseillers pour lui dicter (ses ordres) durant les trois derniers mois”.
“Je n’adhérerai pas à (une politique) qui ne reconnait pas le projet culturel artistique et ne croit pas à l’indépendance des idées, outre l’ambigüité du dossier financier du festival”, ajouté la directrice démissionnaire qui a exprimé son refus “de répéter les abus dangereux de la précédente édition”.
Amel Moussa a critiqué d’autre part “le revirement sur l’ouverture sur les compétences en dehors du ministère et les pressions dont ils font l’objet, ce qui constitue une preuve, ajoute le communiqué, de la “marginalisation des acteurs culturels, une action incompatible avec le pari sur les idées et les projets ainsi qu’un manque de respect pour les créateurs”.
Elle a accusé d’autre part le ministère de n’avoir pas de “projet culturel institutionnel réel répondant aux défis de l’heure et aux aspirations des différentes couches de la société”.
Amel Moussa a indiqué qu’elle rendra compte ultérieurement l’opinion publique, les artistes et les moyens d’information de plus amples détails sur sa démission.