« Après la bataille » de Yousri Nasrallah et « Babylon », de Youssef et Ismaël Chebbi & Ala Eddine Slim… Révolutions et conséquences !
Babylon…alors qu’au printemps 2011 la guerre fait rage et s’intensifie en Libye, des milliers de réfugiés de toutes les nationalités affluent vers le poste frontière de Choucha, tout près de Ben Guerdane. Très vite, les autorités tunisiennes sont débordées. Les trois réalisateurs décident de partir filmer avec plus l’idée de témoigner que de réaliser un véritable documentaire.
Pendant 119 minutes, vous pourrez donc voir les images de l’arrivée des réfugiés, de l’installation progressive du camp, de la vie qui essaye de continuer malgré tout, puis du départ de ces émigrés vers une nouvelle destination et enfin le démantèlement du camp. Sans aucun sous-titre, ni commentaire, vous êtes en prise avec une image brute, sans contextualisation, sans introspection ou enquête. Certes, ces images ne laissent pas insensibles mais il y avait quand même beaucoup à dire et qui n’a pas été dit, surtout à ceux qui ne l’ont pas vécu…
Qui saura sans y avoir été, que ces réfugiés, tous non libyens, avaient été dépouillés avant de passer la frontière, qu’on leur avait tout pris jusqu’à leurs chaussures ? Qui saura qu’il y avait en réalité deux camps, un sur le poste frontière, comptant dans les premiers jours environ 30 à 40 000 personnes, et l’autre camp, géré par les militaires à 18km du poste. Qui saura que le Croissant rouge avait expédié la première semaine de jeunes bénévoles novices sans brassards ou gilets, sans masques, sans gants, et pire sans vaccination ? Qui saura que le président ce même Croissant rouge tunisien, ne s’est déplacé pour un aller retour qu’après 10 jours, et que bien qu’ayant perçu des aides conséquentes, ce sont des particuliers qui ont apporté et acheté sur leurs propres deniers les gants, masques etc.
Qui saura que très vite des maladies endémiques ont commencé à se développer sur le poste frontière, heureusement assez vite circonscrites ? Qui saura que personne ne voulait prendre en charge le retour de certains de ces gens sur leur sol natal, ceux issus de pays pauvres comme le Bangladesh, les Philippines ou le Nigeria, par exemple?
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