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La poterie de Sejnene, un succès jamais démenti

En se baladant au gré des halls du salon de l’artisanat, on tombe sur le stand des artisanes de Sejnene, et vu la beauté des objets exposés et compte tenu de la réputation qui les précède on ne peut s’empêcher de s’arrêter. La poterie suscite beaucoup d’intérêt, que ce soit de la part du public Tunisien, étranger ou des chercheurs.

Sabiha Ayari et Jannette Saïden, deux des potières assises à l’intérieur d’un stand commun, genre une exposition coopérative avec chacune des étals, nous explique le fin mot de l’histoire. Elles ont hérité tout le savoir faire et jusqu’au détail du tour de main de leurs mères. C’est une culture ancestrale qui se transmet de mère à fille sans discontinuation. Par des gestes experts et une technique répétitive elles modèlent des plats, des pots, des couscoussiers et des objets  de décoration. Les matières premières sont extraites de la nature : de « dherou » le lentisque : arbrisseau dont on extrait une résine balsamique, aromatique et astringente, s’ajoute à cela de la terre rouge et de l’argile. Ainsi sont réunis les ingrédients, vient après le tour de main. Ici, le mécanisme n’a pas droit de cité. Tous les objets sont manuellement conçus. Des collections d’animaux, des ustensiles de cuisine, des statues s’étalent à l’infini, chacune selon l’inspiration du moment et peut être même selon l’humeur de sa créatrice.

En 2002, après la participation dans un salon au Drôme, Sabiha nous révèle qu’elle a voulu imiter une française qui utilisait de l’émail pour la coloration de ses poteries, mais elle n’a réussit alors à obtenir qu’une seule teinte noire. De là, elle a eu l’idée d’intégrer cette couleur dans ses objets. Avec ceci, elle a reçu un premier prix de création à l’échelle régionale en 2002 et a décroché le premier national de la création en 2004. Sabiha l’une des plus célèbres artisanes de Sejnene a participé à plusieurs foires internationales dans plusieurs pays d’Europe : la France,  la Belgique, l’Italie, l’Allemagne. Elle n’a pas manqué d’ajouter que si elle avait les  moyens de souvent exporter ses produits à l’étranger, ils seront mieux vendus.

Chiraz Bouzaien

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