“Fiction littéraire et cinéma : constantes et mutations d’une interrelation dans le monde contemporain” est le thème d’un colloque international organisé par l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit al-Hikma du 4 au 6 mars 2014. La première journée a été une occasion pour aborder les rapports entre littérature et cinéma en se focalisant sur les particularités de chaque champ et sur leurs divergences.
Avant l’invention du septième art (le cinéma), l’oeuvre littéraire essentiellement le roman expérimentait des techniques de narration préfigurant celles du récit filmique. Pour Ali Louati, membre du conseil scientifique de l’Académie, la relation entre littérature et cinéma est ancienne et complexe car elle est faite de complicité et de malentendus, de réussites et d’échec. Toutefois, cette relation peut se rénover à condition d’en reconnaître les limites. Il explique que la convergence des expressions, la similitude des styles, devraient rendre plus recevable l’autonomie du point de vue du cinéaste qui adapte une œuvre littéraire à l’écran. A l’inverse, la même autonomie devrait être reconnue à celui qui réalise une adaptation littéraire d’un film par le procédé de la novélisation, à condition de ne pas trop surcharger le texte de commentaires psychologiques et de descriptions superflues. Il est évident selon Ali Louati, que les chemins convergents de la littérature et du cinéma et l’échange entre eux de procédés d’expériences ont eu de grandes répercussions sur l’élaboration de visions similaires quant à l’abord de la réalité, la construction de personnages et le rythme narratif. Pendant trois jours, chercheurs, critiques, romanciers, nouvellistes et réalisateurs venant de Tunisie, Irak, Arabie Saoudite, Maroc, Algérie, Irlande, France et d’Italie échangeront leurs réflexions sur ce thème à travers d’exemples tirés des pratiques en la matière dans le monde.