Baya.tn

Le Syndrome de Siliana, un livre pas comme les autres

siliana

Nous étions tous émus voire remués lors de la présentation du livre «Le syndrome de Siliana» vendredi 31 mai à 17h à l’hôtel Africa. Un livre signé par une commission d’enquête composée de Samy Ghorbal, Héla Ammarn, Hayet Ouertani et Ofla Riahi.

Cette mission immersion dans les prisons tunisiennes pour aller à la rencontre des détenus condamnés à mort, c’est quelque chose d’assez rare, il faut le signaler.

Il ne s’agit pas d’un ouvrage littéraire qui récite un voyage bouleversant dans le couloir de la mort comme le livre célèbre de John Grisam «Le couloir de la mort», “le syndrome de Siliana” n’est pas un chef-d’œuvre artistique non plus comme le film «Le couloir de la mort» de Bret Michaels. “Le syndrome de Siliana” nous a secoués encore plus car il n’est pas uniquement inspiré de faits réels, il s’agit d’un écrit qui dénonce les conditions précaires de la détention dans nos prisons, plus encore, les failles de la justice tunisienne qui passe à côté des faits dans bien des cas comme le cas de Maher Menai, évoqué d’ailleurs lors de la conférence et pleuré par ses parents présents dans la salle.

Après nous avoir donné un aperçu historique sur la peine de mort en Tunisie, les auteurs nous ont raconté leurs déboires et leurs anecdotes, des témoignages émouvants nous ont entraînés à la prison de Mornaguia, puis nous ont transportés à la prison du 9 Avril, où il reste quelques traces de la première chambre d’exécution en Tunisie. Difficile de retenir ses larmes, face à des réalités ignorées par la plupart des Tunisiens et oubliées par la société civile.

Palpant, intrigant, larmoyant, “Le Syndrome de Siliana” est à lire et à comprendre, en attendant qu’un projet de loi soit présenté à l’Assemblée nationale constituante pour discuter de l’abolition de la peine de mort en Tunisie. Qui sait c’est peut-être un premier pas vers l’abolition.

«La différence entre les partisans de la peine de mort et ses adversaires réside dans le fait que les premiers s’identifient d’instinct aux victimes, et les seconds aux assassins» Maurice Toesca.

 

Quitter la version mobile