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Lila Borsali chante la quintessence du répertoire de Tlemcen et gratifie son public d’une chanson de Jouini

Sous les ovations du début jusqu’à la fin de la soirée, la cantatrice et interprète algérienne Lila Borsali a, pour la première fois dans un concert en Tunisie, réussi à captiver l’ouie avec délicatesse, pour faire adhérer en toute fluidité, son public à la musique de son pays, l’Algérie.

Lors de la sixième soirée de la 32ème édition du festival de la Médina, Borsali a, en toute finesse, charmé de sa voix douce et suave, l’assistance cosmopolite au Théâtre municipal de Tunis, en lui interprétant la Nuba et le Haouzi de Tlemcen, avant de clôturer avec du pur Madih, cadrant parfaitement avec l’ambiance spirituelle ramadanesque. Entre ces trois parties, Lila qui se produit pour la première fois en solo avec son orchestre, a gratifié son public avec classe et dans la grâce, d’une chanson qui lui est “chère” celle de Hédi Jouini “lamouni elli gharou minni”.

En écorchant ces paroles au rythme des sons du oud, violon, et instruments à vent, toute la formation a fait parler voire danser, dans une belle version jouée, les sons et les voix. J’ai voulu faire de mon mieux pour transmettre cette belle chanson correctement surtout pour ceux qui sont puristes et perfectionnistes, a-t-elle déclaré à l’agence TAP. Avec son regard angélique, et son sourire puéril, elle a eu droit à un standing ovation pour cette interprétation dont elle affectionne l’éloquence et la profondeur de la voix dans la légèreté de l’âme.

L’interprète de musique andalouse, a présenté en première partie des morceaux du répertoire musical algérien classique à savoir la Nuba, une succession de mouachahats chantés avec différentes mélodies et qui, selon ses propos, reste dans un même mode dominant, le Mezmoum se jouant sur le Fa. « Je voulais montrer à travers ce choix de mélodies et de modes qu’en Algérie, nous n’avons pas perdu cette notion très importante de la Nouba car c’est l’héritage de nos ancêtres qui sont venus d’Andalousie et dont la musique s’est tout de même développée dans le Maghreb».

Pour ce qui est d’El Haouzi présenté dans la deuxième partie de la soirée, Lila qui a tenté à en dépoussiérer les trésors, a voulu faire découvrir à son public un style venu bien plus tard (16-17ème siècles) à Tlemcen puisque le Haouzi qui veut dire autour de Tlemcen, est donné avec un langage un peu plus populaire, c’est comme du Malhoun mais avec une structure poétique bien différente» avance l’artiste, issue de l’école de Tlemcen et qui a puisé longtemps dans ce style pour mettre en valeur sa beauté et sa richesse. Parlant de richesse mais aussi de diversité, elle a par la suite choisi de dédier au public des morceaux de Madih (chants islamiques) qu’on a l’habitude nous de chanter dans les zaouias pour montrer la diversité qu’on a dans la musique andalouse à Tlemcen, a-t-elle ajouté.

Fière d’être pour la première fois au Théâtre municipal de Tunis, Lila Borsali, classée parmi les 10 figures qui ont le plus marqué les Algériens en 2012, poursuivra, après ce concert l’unique dans la programmation des festivals d’été en Tunisie, sa tournée estivale notamment à Annaba, Alger et Oran avant d’entamer d’autres déplacements ( Montréal, Paris…), a- t-elle assuré à l’agence TAP, dans les coulisses de la Bonbonnière de Tunis où elle eu la visite-surprise de la ministre du tourisme Amel Karboul, ayant fait son entrée avec un bouquet de fleurs pour saluer l’artiste et sa formation musicale, qui ont livré la quintessence du répertoire musical de Tlemcen.

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