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Parution : “Pour un art de la relation…”

 

Relater, relier et  relayer, semble être les mots d’ordre de tout un processus narratif qui, à la fois pour peu que cela paraisse étrange pour le lecteur non averti de la scène littéraire francophone, et plus précisément la maghrébine,  unit et désenclave la pensée de trois écrivains maghrébins d’expression française dans l’ouvrage de la professeur universitaire Sonia Fitouri, intitulé « Pour un art de la relation. Processus narratif et Reconstruction du sujet dans Le Livre du sang d’A. Khatibi, Ombre sultane de A. Djebar et Les Mille et une années de la nostalgie de R. Boudjedra».

Cette étude académique vient d’éclaircir l’univers référentiel et imaginaire du sujet dans le dédale de son vécu truffé de déboires et de jubilation.

Répartie en trois parties contenant chacune six chapitres, l’œuvre recèle la triple action dont s’assigne la relation telle qu’elle est conçue par l’auteur de l’ouvrage. D’abord, la création d’un rapport de connivence avec l’Autre quoique la tension  persiste à l’égard de tout ce qui est différent de soi.

Une fois ce rapport est établi, l’antagonisme d’ordre identitaire émerge et s’installe pour se répercuter sur la surface d’une conscience travaillée par le déchirement et la consternation des personnages des trois auteurs en question. Les répercussions de cette situation équivoque s’ouvrent soit à l’altérité soit à l’enfermement, chose qui fait l’objet d’un décorticage thématique tout au long de l’œuvre.

In fine, l’aboutissement de ce dialogue entre l’œuvre romanesque des trois auteurs demeure la scène de la relation complexe à la double langue et culture, le corps, le temps, les symboles, le mythe, les attitudes outrancières voire violentes et tout type de métamorphose  parvenant en cours de route. En qualité de comparatiste, la professeur Sonia Fitouri analyse le monde à racine inter- voire trans-culturel de chaque auteur et la dynamique de sa réflexion en se penchant aussi bien sur l’esthétique de son écriture que ses finalités. «Pour un art de la relation» tisse des liens et excède la conformité de la pensée accoutumée au sens unique en faveur d’une pluralité humano-culturelle tels les rayons qui se propagent vers des points cardinaux pour n’en faire qu’une toile dont les pollens cultivent le multiple et  le relationnel !

D.K

 

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