Elle a les yeux qui brillent et l’air épanoui. C’est qu’elle a plongé dans le bonheur : Aisha Ayari fait ce qu’elle aime. Ce n’est pas donné à tout le monde, mais finalement, c’est surtout la récompense au courage. De prof d’anglais à communicante, de “vernisseuse” à informatrice. Aisha c’est l’une des deux miss TAG, ce portail d’info artistique, unique en son genre en Tunisie. Avec TAG vous savez tout de l’actu culturelle et artistique de TOUTE la Tunisie. Un portail qui a vu le jour après une longue réflexion de la photographe Rim Temimi. Aujourd’hui les deux copines ont réussi leur pari. En fait, elles se sont même fait dépasser par la taille que le projet a pris. Preuve que quand on y met ses tripes, les choses arrivent.
“C’est l’art qui m’a épanouie, il n’y a aucun doute. C’est la plus belle des thérapies, ce n’était pas étudié pour ! L’art c’est ma respiration.” Une respiration qu’elle partage sur le site www.tunisiartgalleries.com : événements à venir, expo en cours, concours en tout genre et actualité artistique tunisienne, même à l’étranger. Il fallait bien que quelqu’un s’y colle. Rim et Aisha l’ont fait. “On a démarré cette super aventure il y a plus d’un an quand on a fait le constat qu’il y avait un manque du point de vue des arts visuels, des arts plastiques, que les infos étaient disparates.”
Et depuis le temps que Aisha s’intéresse à l’art, elle a su aiguiser son œil et voir les choses changer. “En fait, le changement est inévitable dans l’art car l’artiste est aussi un citoyen. Avant le 14 janvier il y avait déjà des artistes non conformistes, agitateurs culturels, il y avait cette révolte en eux qu’on voyait dans leurs œuvres. La révolution ayant eu lieu il y a eu un boom du point de vue artistique. Comme une sorte de Movida artistique et culturelle qui a lieu en Tunisie.”
Un changement qui se fait différemment suivant les médias : “La photographie est un témoin, un medium artistique de l’immédiateté, ce qui ne s’applique pas à la peinture qui demande de la réflexion. Du coup, il y a eu un déplacement d’intérêt : la photo, les installations, les performances, la vidéo, l’art de rue… ont pris le dessus. Il y a un florilège d’expressions artistiques et une conscientisation de l’art très forte. L’artiste se positionne de plus en plus, en se disant qu’il faut un art citoyen, un art qui soit au service de la société civile, de la citoyenneté.“
Avec TAG, Rim et Aisha prennent, elles aussi, position et défendent une idée simple : diffuser l’art pour ouvrir les esprits. Et on se dit que si elles ont réussi, à force de volonté, à faire naître un site Internet, il y a de fortes chances qu’elles réussissent à faire bouger les choses.
Sana Sbouai