Le projet de loi fondamentale relatif à l’adhésion de la Tunisie à la convention du conseil de l’Europe pour la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels de 2007 (Lanzarote) a été adopté mardi par l’assemblée des représentants du peuple lors d’une séance plénière et a obtenu 125 voix.
La Tunisie devient ainsi le seul pays en dehors de l’Europe à avoir signé cette convention ratifiée par 47 pays et visant à lutter contre les abus sexuels et à interdire l’exploitation des enfants en incriminant l’utilisation des nouvelles technologies à des fins pareilles.
Lors du débat général, la majorité des députés ont signalé l’existence d’un fossé entre ce qu’ils ont qualifié d’arsenal juridique et l’augmentation des risques appelant à lutter contre la délinquance juvénile et à protéger les enfants de l’abandon scolaire.
Les députés ont estimé que la situation du secteur de l’enfance semble sombre surtout que pas moins de 36 mille enfants ont quitté les bancs de l’école durant l’année scolaire 2016 et 70% des enfants de la rue ont adhéré aux réseaux de crime organisé outre les actes de pillage et de vol réalisés par des enfants (5 mille crimes) et 1500 crimes sexuels commis par des enfants.
Les députés ont dénoncé l’exploitation économique et sexuelle des enfants appelant à leur garantir tous leurs droits à la santé, à l’enseignement et au loisir.
Intervenant à cette occasion, la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Néziha Laabidi a indiqué que la convention Lanzarote vise aussi à lutter contre la traite des enfants et contre tous les abus sexuels et physiques faisant observer que le ministère de la justice, en collaboration avec le ministère de la femme, oeuvre à amender le code de l’enfance de 1995.
Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité de renforcer le poste de délégué de la protection de l’enfance rappelant qu’en 2017, 35 délégués ont été recrutés.
Laabidi a indiqué que son département oeuvre à garantir l’encadrement culturel des enfants signalant que 23 clubs itinérants ont été créés pour assurer des séances d’animation culturelle au profit des enfants dans les zones rurales.
Le renforcement de l’éducation sexuelle en milieu scolaire a été aussi recommandé par l’une des députées.