Amira Yahyaoui, co-présidente du 46ème Forum économique Mondial de Davos a affirmé qu’elle «craint pour l’avenir de la Tunisie d’autant plus que le pays est dans un carrefour entre le retour à la dictature et la poursuite du processus démocratique ».
Dans son déclaration à Davos en Suisse, elle a souligné qu’aujourd’hui, la Tunisie est « appelée à concrétiser les dispositions inscrites dans la constitution et qui garantissent le droit de manifester pacifiquement et de protéger les manifestants de toute agression».
Et d’ajouter que «les ateliers qui ont discuté de la Tunisie, ont évoqué la question liée au retour de la Tunisie à la dictature et son impact sur les investissements extérieurs».
Elle a, en outre, précisé que « plusieurs participants au forum ont mis l’accent sur la question de la corruption et les problème liés à ce phénomène, à l’instar des manifestations qui ont actuellement lieu à Kasserine ».
Et d’expliquer que «les manifestants qui descendent dans les rues maintenant constatent la poursuite des problèmes de corruption concernant notamment les nominations », ajoutant que plusieurs associations font face à de grandes difficultés pour obtenir le visa leur permettant d’entamer leur travail, ce qui constitue, a-t-elle expliqué, une restriction sur leurs activités et celles de la société civile».
Amira Yahyaoui est co-préside aux côtés d’autres responsables mondiaux, la 46ème édition du forum de Davos dans son édition de 2016, évoque plusieurs sujets liés à l’immigration, le développement technologique et la protection des données personnelles.
La nomination d’Amira Yahyaoui en tant que co-présidente du forum de Davos constitue une reconnaissance de la Tunisie et du rôle de la société civile à parvenir à une conciliation et à contribuer à la stabilité dans le pays.
Evoquant la question de l’immigration dans le monde, Yahyaoui a estimé que les pays du monde sont appelés à reconnaître l’importance du rôle joué par l’Allemagne qui a accueilli plus d’un million de syriens et à critiquer la France qui compte imposer des conditions pour l’octroi de la nationalité aux immigrés.
A rappeler qu’Amira Yahyaoui est une activiste tunisienne des droits de l’homme et fondatrice de l’Association “Al Bawsala”, une ONG à but non lucratif.