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Bangladesh : une ouvrière meurt tous les deux jours au travail

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Au Bangladesh, l’évolution de la GRH est restée statique voire archaïque. Si le taylorisme est banni depuis des années, dans certaines régions comme le Bangladesh, il sévit encore.

 

En effet, le travail dans ce pays est mortel, plus de 1 700 morts en huit ans. Tel est le prix à payer par les ouvrières du textile au Bangladesh pour fournir à bas coûts des tee-shirts ou des chemises aux grandes marques occidentales.

Cette mascarade orchestrée par les forces capitalistes, soutenue par un monde de consommateurs inconscients et laxistes, ignorée par les ONG et les associations de droits de l’Homme et enfin, jetée aux oubliettes par une société civile trop égoïste, a fini par une catastrophe: l’effondrement du Rana Plaza le 24 avril dernier, l’immeuble aurait enseveli, selon les dernières données, quelque 1.127 personnes, non loin de Dacca, la capitale du pays. «Après plus de trois semaines de recherches, nos équipes sur place ont confirmé le fait que les 3.000 ouvriers présents lors de la catastrophe travaillaient notamment pour Tex, la marque textile de Carrefour», précise Dorothée Kellou. Bien sûr que la direction de Carrefour a démenti en soulignant, à travers un communiqué ad hoc, « Carrefour n’avait pas de relations commerciales avec les fournisseurs du Rana Plaza».

La main-d’œuvre la moins chère au monde 12h de travail par jour…

 

Désopilant, personne n’en parle, ou presque, à l’exception d’Elin Wrzonck qui juge que les grandes marques doivent aussi s’unir pour faire pression sur le gouvernement bangladechi. « Si elles ont les mêmes exigences, et qu’elles conditionnent leur installation dans le pays au respect des droits des travailleurs, il y a de grandes chances pour que les dirigeants les écoutent». Au risque de réduire leur marge, alors qu’au cœur même de l’Union européenne, «la santé et la sécurité au travail» est considérée comme «un fardeau».

Cependant, de l’autre côté de l’iceberg, il faut savoir que l’économie du Bangladesh -comme du reste dans beaucoup de pays dans le tiers monde- dépend essentiellement des femmes.

D’ailleurs, lorsqu’on parle ouvertement de secteur textile, ce sont les femmes qui sont concernées (comme partout ailleurs dans le monde), cette participation accrue des femmes au travail a indisposé les islamistes qui veulent désormais que les femmes restent au foyer à éduquer les enfants (comme si cela était possible vue la pauvreté qui règne) . Ils auraient mieux fait de travailler avec labeur pour éviter à ces pauvres femmes de se faire exploiter de la sorte !

M.Elbouti

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