Connaissez-vous réellement «B’chira Ben M’Rad». Un grand mystère règne encore sur cette femme. Elle a été oubliée par les Tunisiens mais ne nous a jamais oubliés!
B’chira Ben M’rad fut la première femme tunisienne à se pencher sur les droits de la femme tunisienne… D’ailleurs, c’est elle qui a fondé, en 1936, l’Union des Femmes Musulmanes, une association qui se donne trois objectifs : réunir les femmes, répandre la culture auprès d’elles et les instruire.
B’chira Ben M’Rad n’était pas de ces femmes qui cherchaient à s’éloigner de sa culture arabo-musulmane, mais bien au contraire, elle fondait tous ses objectifs là-dessus. Elle fut aidée dans tâche par son père, Mohamed Salah Ben M’rad (un fekih de la Zitouna), sans compter sur l’apport de son grand-père Cheikh H’mida Ben M’Rad, mufti et professeur de logique à la Zitouna, surnommé affectueusement par ses disciples, Cheikh el Mantik (logique)…
B’chira Ben M’Rad fut un pilier dans le combat de résistance contre l’occupation française; elle recevait Habib Bourguiba régulièrement chez elle pour se concentrer sur les questions politiques…
Pendant 20 ans, B’chira milita jusqu’à l’indépendance de la Tunisie. Son combat fut aussi bien politique que social, puisqu’elle collectait des fonds non seulement pour les activités politiques de son association, mais aussi pour financer les étudiants tunisiens poursuivant leurs études à l’étranger, en leur envoyant de l’argent mais aussi des colis de nourriture: Jallouli Farès, Mongi Slim, Rachid Driss, Habib Bourguiba, Béhi Ladgham, Ahmed Ben Miled, Slaheddine Bouchoucha, Mongi Baly, Mohamed Belhassine, Sadok el Mokaddem, Chédli Klibi, Hédi Nouira… ont tous bénéficié de son aide.
B’chira n’était adhérente à aucun parti. Elle représentait à l’époque ce que nous appellerions aujourd’hui la société civile. Mais à l’indépendance, tout son combat fut effacé de la mémoire collective des Tunisiens par Bourguiba, comme si elle n’avait jamais existé !
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