Ces enfants qui violentent leurs parents !

La violence à l’égard des parents est un phénomène tabou, largement passé sous silence, qui existe pourtant bel et bien dans notre pays. De l’avis de nombreux sociologues, c’est un phénomène qui connaît même un développement inquiétant au sein de notre société.

Faits divers:

– Il tue sa mère par strangulation et se débarrasse du corps qu’il cache dans un placard, au fond d’une cave. Sans scrupule ni remord, l’assassin décide de se rendre au commissariat le plus proche pour signaler la disparition de sa mère.

– Un autre jeune homme, originaire du Kef, âgé de 22 ans, a sauvagement agressé son père sous le regard de citoyens indifférents qui n’ont pas levé le petit doigt  pour venir en aide à la victime. Motif : le père a refusé de donner à son fils délinquant la somme de 50 Dinars !

– A La Manouba, deux frères ont gravement blessé leur père avec une barre de fer, parce que ce dernier a refusé de leur donner la voiture familiale.

Aussi incroyable  que cela puisse paraître, ces faits ne relèvent nullement de la fiction, mais sont réels et se déroulent quasi-quotidiennement. Les victimes sont pour la majorité des parents dont l’âge est bien avancé.

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Statistiques inquiétantes

Les mauvais traitements infligés aux parents sont une autre forme de violence familiale, souvent présente, mais qui est rarement débattue publiquement. Les chiffres sont d’ailleurs loin d’illustrer la véritable ampleur du phénomène. Le dernier rapport de la police fait état  de 310 cas de violence sur ascendants.

Les sévices à l’encontre des parents incluent tout geste osé par un enfant pour prendre le pouvoir sur un parent et le dominer. Il peut s’agir de violences physiques, psychologiques ou d’exploitation financière. Pour les sociologues, les chiffres officiels ne sont que la partie visible de l’iceberg. «Ils ne reflètent en aucun cas l’ampleur du phénomène qui connaît une hausse vertigineuse», nous dira Mme L. Bouckhris, sociologue. Pour la spécialiste, l’implosion de la cellule familiale est à l’origine de l’amplification de ce phénomène. La perte de repères, le chômage, les pressions socio-économiques sur les jeunes, la délinquance et la toxicomanie restent autant de facteurs favorisant l’apparition de telles conduites.

Chiraz Bouzaien