Mokhtar Khalfaoui, le porte-parole du ministère de l’Education, a déclaré, vendredi 24 avril 2015, qu’à partir de l’année scolaire prochaine il y aura une surveillance du ministère pour le bon déroulement des festivités des «Dakhla» du Bac Sport.
Il explique que dorénavant, les « Dakhla » seront encadrées et supervisées par les enseignants, et que cet encadrement nécessitera un travail sérieux et continu de la part du cadre éducatif.
Cette décision fait suite aux diverses polémiques qui ont eu lieu avec les « Dakhla» de Bac Sport de cette année, où les élèves de différents lycées répartis sur tout le territoire ont montré des banderoles assez provocatrices relatives à Hitler, à Daech ou encore montrant des messages hostiles à l’égard des enseignants.
Mokhtar Khalfaoui a également précisé qu’il y aura effectivement des mesures qui seront prises par le ministère à l’encontre des personnes organisatrices des « Dakhla » provocatrices dans certains lycées.
Face à cette déclaration que devons-nous faire ? Applaudir le ministère de l’Education car grâce à lui nous n’allons « jamais » voir de tel dépassement au sein de nos établissements ou le condamner timidement?
Un grand nombre de bacheliers trouve cette déclaration révoltante. D’une part, le gouvernement et surtout la société civile, encourage les jeunes à développer et à exprimer leurs avis, idées, mais de l’autre, le porte-parole du ministère de l’Education estime qu’à partir de l’année scolaire prochaine il y aura une surveillance sur #Dakhla et que des mesures seront prises à l’encontre des personnes organisatrices dans certains lycées. Des mesures comme des avertissements ou expulsion temporaire où total du lycée.
Ahmed, bachelier au lycée Ariana, « je ne comprends pas, qu’est-ce qu’ils (gouvernement et politiciens) veulent de nous? Un simple événement au sein du lycée crée autant de polémique. Nous avons droit nous aussi en tant que citoyen de nous exprimer, de nous décompresser, déstresser. La consommation d’alcool est interdite pour nous, la zatla aussi… tous les moyens de divertissements en Tunisie coutes chers, comme les voyages, les clubs de sport. En tant que jeunes tunisiens il me reste quoi ? Uniquement ma parole afin de m’exprimer et j’ai le droit de le faire sur tous les supports, un droit constitutionnel même… mais voilà c’est devenu un problème.
Je suis tout à fait d’accord qu’il ya eu des dépassements, moi-même en tant que lycéen j’ai étais choqué de voir certain banderole mais pénalisé l’événement en absolu c’est révoltant ».
Aliaa, une autre lycéenne : « je ne sais pas qu’est ce que la société veut de nous. Que nous soyons sages comme des images, des rebots dont leurs simples et uniques fonctions est d’appliqué les ordres? Nous le sommes pas, du moins pas la majorité. Nous voulons profiter du peu d’inconscience qui nous reste en tant qu’adolescent… établir une surveillance sur un événement purement crée par nous les lycéens c’est comme si enlevé ou kidnappé notre propre enfant. Dakhla est l’occasion pour se vider les trippes, passer nos messages à nos professeurs ou encore entre nous les lycéens dans différentes régions de la Tunisie. Je condamne moi aussi certains agissements, mais tel est la liberté d’expression. Ils ( le gouvernement et politiciens) n’ont pas le droit de confisquer notre droit à l’expression… »
Baya : le porte-parole du ministère de l’Education, Mokhtar Khalfaoui, a déclaré qu’il y aura une surveillance du ministère de « Dakhla » du Bac Sport et non une interdiction.
Ahmed et Aliaa : «une surveillance est une censure déguisée… sur quelle base le ministre de l’Education va surveiller et juger si telle Dakhla doit être accepté ou pas. Ils se moquent de nous et avec leurs agissements ils sont entrain de noircir l’image que nous portons sur l’avenir en tant que jeunes… Et après vous vous demandez pourquoi il ya un autant de suicide, des migrants clandestins…
Si cette déclaration était destiné aux journalistes, ou artistes ou encore les cinématographes… les réactions auraient été différentes pourtant c’est le même droit qui est bafoué : la liberté d’expression. Nous aussi nous sommes des citoyens tunisiens mais parce que nous n’avons pas encore l’âge de voter que les choses se passent ainsi ! ».
Réflexion : condamner des jeunes pour avoir user de leur droit est absolument irresponsable. De plus, en tant que société civile Dakhla peut être un moteur révélateur, un moyen préventif que le ministre de l’Education peut utiliser pour combler les lacunes dans son système éducatif.
Nous savons, d’après les dernières études comportementales et statistiques, que les jeunes sont la proie idéale des terroristes mais aussi les premières victimes des problèmes socio-économiques du pays, du coup une surveillance préalable à Dakhla ne nous sera d’aucun avantage !
Ps: la majorité des banderoles affichés au cours Dakhla comporte des personnages de manga adapté en annime comme Light Yagami, Ryuk, L de Death note où encore lucky luck , les frères Dalton, le masque d’anonymous, des personnalités historique comme Saddam Hussein, Che Guevara, Mohamed Dora, Albert Einstein mais aussi Hitler. Des banderoles avec des messages de paix, de tolérance de soutien envers le peuple Palestinien, au militaire tunisien dans leur guerre contre le terroriste mais aussi Un message de soutien pour Daesh.