J’entends déjà les cris d’orfraies qui résonnent jusque dans mes oreilles, «staghfirou Allah», quel blasphème ! Haro sur l’impie, sur la mécréante ! Brûlons, brûlons la vilaine sorcière !
Et pourquoi pas ? Qui a décidé que Dieu devait absolument être au masculin ? Hein, qui? Oui, je sais, vous allez me dire, Dieu n’est ni homme, ni femme, il est tout, il est Un, il est universel. Certes, sauf que toute iconographie religieuse représente Dieu au masculin, je n’ai jamais rencontré de représentation de Dieu au féminin, dans les trois grandes religions monothéistes… Vous me direz aussi que seuls les catholiques et ses dérivés acceptent la représentation de Dieu et que ni l’islam ni le judaïsme ne le tolèrent.
Ce serait occulter l’histoire de l’art depuis la nuit des temps, et le vocabulaire qui ont largement marqué l’inconscient collectif. Car même dans l’islam, on ne dit pas Elle que je sache, mais bien Il… quand aux écrits fondateurs, à commencer par la Genèse, ils annoncent d’emblée la couleur : «Dieu a créé l’homme et la femme à son image». et les rôles subalternes accordées aux femmes dans ces mêmes écrits dénotent, c’est le moins qu’on puisse dire, un certain machisme qui sert de prétexte hélas à beaucoup de comportements de nos contemporains, pas très jolis jolis.
Entre Marie-Madeleine, la S… repentie, Marie tout court, la mère angélique, Khadija, la mâture Pygmalion, les sœurs dévouées et les sorcières maléfiques, nous avons le choix, mais pas question de porter sur nos «frêles» épaules les lois qui régissent le monde… ben voyons ! Par contre, pour porter des fagots de bois mort qui font deux fois notre taille ou des seaux d’eau plusieurs fois par jour, pas de problème !
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