On ne parle même pas de cette pauvre Ève, clone d’une côte de son homme qui, elle, en revanche nous fera porter ad vitam eternam le poids du péché originel, à nous les envieuses, les sans cervelles, les horribles tentatrices !
Pourtant, certains iconoclastes comme moi, se sont posés, hé bien oui ne vous en déplaise, la question. Parmi eux par exemple, Othmar Keel, professeur émérite de théologie de l’Ancien testament, qui a réuni de nombreux documents iconographiques, des textes et des objets parlant de Dieu avec des traits féminins.
La majorité des statuettes retrouvées au Proche-Orient, dont certaines datent de douze mille ans, sont des figures féminines. Vers le troisième millénaire avant notre ère, un modèle de triade divine se propage, elle est composée d’un dieu, d’une déesse à ses côtés et d’un enfant pour symboliser la vie qui se perpétue. La plus célèbre de ces triades est sans aucun doute celle d’Osiris, d’Isis et Horus en Égypte ancienne… Là, c’est bien Isis qui invente, qui crée les lois, qui guide, qui décide, qui construit…
D’ailleurs, dans ces époques lointaines, les hommes célébraient Dame Nature, source de toute vie. La «force première» de l’univers se conjuguait donc au féminin. Parce quand même on aura beau dire mais qui donne la vie hein qui ? Certes, il nous faut bien un petit coup de pouce (hum ! hum !) de ces messieurs pour débuter l’affaire, mais l’essentiel du boulot, c’est pour nous.
Déjà, c’est certain, si une femme était aux manettes du monde, elle aurait mis moins de temps à le créer, vu que, c’est bien connu, nous pouvons faire plusieurs choses en même temps, on y aurait gagné en jour de congé avec plus de dimanches par semaine… On aurait aussi évité toutes les sales bestioles qui nous terrorisent et ne servent pas à grand-chose. Je vous entends me jeter la pierre, -Aïe, ouille, pas trop tout de même- et me dire que chaque organisme vivant a ses raisons d’être… Il faudra m’expliquer quand même l’intérêt d’un scorpion, d’une araignée géante, d’amybes gloutonnes et autres infamies vivantes!
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