L’avocate Latifa Hannachi, membre d’Ennahdha met en garde contre les préjugés et souligne la nécessité de considérer les articles de la future constitution dans leur ensemble. Par exemple, la notion d’égalité est bien présente dans l’article 6 du Préambule (Principes généraux). Elle a admis que le terme “complémentarité” pouvait prêter à confusion mais que notre constitution devait tenir compte de notre environnement social.
L’article 21 du projet de la Constitution (chapitre des droits et libertés) stipule que “L’Etat garantit les droits de la famille, cellule naturelle et essentielle dans la société”. Sana Ben Achour a fait remarquer que dans les constitutions démocratiques, il n’y a jamais de mention de « famille » car cela n’a aucune valeur juridique et reste un concept assez vague. Et la mention dans l’article 21 selon laquelle «L’Etat veille à réunir les conditions propices au mariage» a également soulevé un tollé !
Certains intervenants ont proposé de mentionner spécifiquement dans la future constitution le droit à l’avortement et le droit de disposer librement de son corps. Souhir Belhassen, présidente de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) pense que la constitution ne devrait pas se baser sur les concepts du sacré mais sur le respect des droits humains en général et des droits de la femme en particulier. Il faut écarter toute ambiguïté de la constitution.
Le maître mot de la rencontre-débat était d’inscrire dans la future Constitution la constitutionnalisation des droits humains des femmes et l’attachement au principe selon lequel ces droits “constituent une entité indivisible et non susceptible de restriction” et faisant partie intégrante de ces droits qui “doivent être considérés dans leur universalité, dans leur globalité et leur unité”.
Comme l’a si bien dit Radhia Bel Haj Zekri, présidente de l’AFTURD « Nous resterons vigilants jusqu’à la fin de l’écriture de la constitution pour garantir l’égalité et le respect des droits des femmes ».
Sonia Bahi Fellah