C’est parmi les rares personnes tunisiennes qui, quant elles parlent de «révolution», d’«injustice», des jeunes, sont écoutées par le monde ou presque.
Un leader sans trône, un justicier sans cape ni masque, la voix des jeunes muselés. Il s’agit du blogueur Aziz Amami qui est arrêté depuis une semaine dernier. Les autorités précisent qu’il est suspecté de consommation de cannabis, un délit passible d’un an de prison ferme en Tunisie.
Quelques jours après, un autre chef d’accusation est ajouté à la consommation qui est la détention de produits illicites. Un acte alourdissant de la privatisation de liberté.
Nous rappelons qu’en septembre dernier, le blogueur avait publié sur un site une lettre ouverte au sociologue et philosophe français Edgar Nahoum, sous le titre de «lettre d’un activiste tunisien à Edgar Morin : “Soutenez-nous”». Une lettre qui a pour dénoncer « l’oppression que les jeunes tunisiens subissent » qui est, d’après Amami, « ne constitue pas un phénomène marginal ».
En sachant l’arrestation du blogueur, Nahoum lance un tweet sur son compte affirmant son soutien.
Pour ce qui est des réactions sur le plan national, en quelques heures suivant l’arrestation, une pétition en ligne a été lancée #Free Aziz avec une lettre adressée au chef du gouvernement tunisien Mehdi Jomâa.
Pour plus d’un, l’arrestation de Amami n’a qu’un seule fondement qui est de le faire taire et que les chefs d’accusation sont faux. Une manigance policière pour l’éloigner de son travail activiste et politique.
Un rassemblement pacifique a été observé pour protester les agissements du ministère de l’intérieur. A l’encontre de cet acte les forces de l’ordre ont tabassé et arrêtés beaucoup de manifestants.
Dans la matinée du jeudi 15 mai 2014, une autre manifestation a eu lieu devant le tribunal de 1ère instance de Tunis appelant à libérer les détenus Azyz Amami et Sabry Ben Mlouka.
Khaled Amami, le père de l’activiste Azyz Amami, s’est exprimé avec grande amertume après l’arrestation de son fils en déclarant que l’Etat policier n’est jamais parti et que les vieilles procédures sont toujours appliquées.
Les manifestants ont appelé à ce que les policiers soient aussi contrôlés, à l’instar des citoyens, pour vérifier si eux aussi consomment ou non de stupéfiants…Ils ont brandi des affiches dénonçant l’utilisation abusive de la Loi 52 et à la revoir.