Au départ, aux alentours du XVIIIe siècle, la fête du travail était une journée pendant laquelle les travailleurs célébraient les réalisations qu’ils ont accomplies lors d’une année de travail. Avec le temps, l’essence de cette célébration a changé pour devenir : la journée annuelle de grève afin de réduire le temps du travail. Par la suite, le 1er mai est devenu rapidement une journée pour la célébration des combats des travailleurs. Une journée dédiée aux travailleurs.
Pour ce qui est de la Tunisie, y aura-t-il vraiment une fête des travailleurs cette année ? Une célébration qui émane du cœur ou c’est juste un jour férié de plus. Question rhétorique, avec ce qui se passe dans le pays et le taux de chômage galopant, aucune fête ne peut apaiser les esprits.
Depuis des années, nous ne cessons d’entendre des promesses d’investissement et des stratégies d’embauche, des paroles lancées en air par les trois derniers gouvernements. Une habitude transmise à travers des années.
Baya.tn a tenté de savoir ce que les gens pensent de cette « fête ».
Khadija, une grand-mère de 58 ans : « la fête de travail n’est rien d’autre pour moi qu’un jour férié lors duquel mes enfants passeront me voir. Les plus jeunes sont diplômés et cherchent du travail. En Tunisie, nous devrons la nommer : la fête des chômeurs ! ».
Marwa, jeune femme de 27 ans : « officieusement, je travaille dans une société en tant que responsable en ressources humaines mais officiellement je suis au chômage. Pour la simple et unique raison que c’est du travail au noir. Une situation que je supporte depuis plus d’un an et je ne suis pas la seule. La majorité subit de telles contraintes. La fête du travail pour moi est un jour férié rien de plus, rien de moins ».
Les avis recueillis étaient tous dans le même sens, au point d’avoir l’impression que les Tunisiens célèbrent la journée du travail comme s’ils fêtaient la Dia de Muertos (journée des morts) au Mexique. Une journée pour rendre hommage à un passé lointain !
M.S