Le taux de violence à l’égard des femmes au Kef est passé à environ 60% au cours de l’année 2020, a indiqué Karima Brini, présidente de l’Association des femmes et de la citoyenneté et membre de la Coordination régionale contre la violence à El Kef.
Dans une déclaration à la TAP en marge d’un colloque organisé par l’association aujourd’hui à Tunis, en coopération avec le ministère de la Femme, de la Famille et des Personnes âgées consacré à la présentation du premier rapport annuel du Comité régional de coordination de la lutte contre les violences faites aux femmes en Kef, elle a précisé que le nombre de femmes victimes de violence a atteint 202 en 2020, contre 134 en 2019, selon les données du centre ” Manara ” relevant de cette association, qui prend en charge des femmes victimes de violences.
Brini a ajouté que le centre avait reçu, au cours de l’année écoulée 351 femmes victimes de violences, dont 202 nouvelles arrivées et 149 femmes qui ont été déjà prises en charge et ont fait l’objet de suivi jusqu’à 2020, en plus de 2 219 signalements sur son numéro vert de la part de 320 femmes victimes de violences.
Elle a attribué l’augmentation du nombre de femmes victimes de violence principalement au taux élevé de violence dans l’environnement familial et conjugal pendant la période de confinement général et à l’amélioration de la coordination entre les différentes parties intervenantes pour faire connaitre davantage les services du centre ” Manara ” en plus de la sensibilisation des victimes à l’importance du recours à la loi n°58 relative aux violences faites aux femmes, qui est en vigueur depuis février 2018.
La même intervenante a souligné qu’il n’est pas possible à ce jour d’obtenir des informations sur le nombre réel de femmes victimes de violence dans le gouvernorat du Kef, qui comprend 12 délégations, en raison de l’absence d’un système électronique.
Le premier rapport annuel du comité régional de coordination de lutte contre la violence à l’égard des femmes du Kef a révélé que la violence conjugale est la plus répandue dans la région, avec d’autres types de violences telles que les violences physiques, morales, économiques et politiques.
Le rapport a aussi révélé que le nombre de procès verbaux enregistrés par les brigades spécialisées dans les enquêtes sur les crimes de violence à l’égard des femmes (la Sûreté nationale et la Garde nationale) a atteint les 2428 en 2020.