L’islam en Chine
La Chine, c’est 1,3 milliard d’habitants, 56 ethnies, dont dix sont musulmanes; ce sont les mêmes qui fêtent le Corban festival (Hui, Ouïgours, Kazakh, Ouzbek, Kirgis, Tatar, Tajik, Dongxiang, Sala et Bao’an). On dénombre 68 mosquées à Pékin, et 30 000 dans l’ensemble du pays. Ces musulmans vivent principalement dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang, la région autonome hui du Ningxia, les provinces du Qinghai et du Gansu; les communautés y sont assez compactes. Les musulmans chinois sont des sunnites hanafites, à l’exception des tadjiks ismaéliens. Les huis du nord sont plus orientés vers le soufisme que les autres.
L’arrivée de l’islam en Chine est le fait de marchands arabes qui, au VIIème siècle, parcouraient la «route de la soie», et d’autres très présent dans le port du Quanzhou, face à Taïwan. Les mariages inter-ethniques ont fait naître une catégorie de chinois physiquement distincte des asiatiques et de religion musulmane. Bien qu’ils ne parlent pas l’arabe, ils l’utilisent pour la lecture du coran.
La première mosquée chinoise fut construite à Chang’an en 742, sous la dynastie Tang, les Huis se sont ensuite établis autour des mosquées. L’islam connu un essor important sous les dynasties Yuan (1271-1368) et Ming (1368-1644). Réprimé comme toutes les croyances pendant le «grand bond en avant», l’islam a connu un renouveau avec la mort de Mao et l’arrivée de Deng Xiaoping. Les Huis passèrent des accords avec le Parti communiste pour pouvoir vivre leur foi sans troubler l’ordre social.
En 1982, un institut pour l’étude des textes sacrés musulman a même pu voir le jour et en 1984, une académie de la langue arabe fut créée. Très contrôlé par l’État, l’islam progresse cependant en Chine surtout dans la province du Ningxia; les imams doivent reconnaître la «primauté de l’État sur la religion» et doivent obtenir une autorisation d’exercer sous peine d’être réprimés durement. Ils sont rémunérés par l’État et, depuis 1987, émanent de l’institut des études coranique d’Urumqi qui forment ces «responsables musulmans patriotes» en cinq ans.
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