Un responsable de sécurité qui préfère rester anonyme est convaincu que l’attaque de l’école n’a rien à voir avec une mouvance salafiste quelconque ni avec le film. Quand les agresseurs sont arrivés, il était sur place et a tout vu. Pour lui c’était simplement un vol qualifié. Le cocktail Molotov a visé le bureau de la sécurité où il y avait les caméras et les écrans de surveillance. Rien d’autre n’a été incendié. La bibliothèque a simplement pris feu parce qu’elle était à côté. Les attaquants se sont directement rendus dans les bureaux et les salles de classe pour voler tout ce qu’il était possible de voler: ordinateurs, i-Pad, instruments de musique, chaises, vaisselle et même poubelles!! “Au delà de la peur, il y a ce sentiment de trahison que j’ai ressenti quand j’ai vu les gens ressortir de l’école avec leur butin. C’était tous mes voisins et mes voisines de la cité attenante à l’école. C’était terrible de voir ces gens que je pensais connaître en train de dévaliser sous mes yeux, jeunes et moins jeunes. Il y avait même ma voisine de plus de 60 ans”.
Dorsaf Kouki, enseignate d’arabe depuis plus de 20 ans à l’école américaine qualifie cette attaque de “bêtise de la hargne face à l’éducation”. Pour elle, chaque vol, chaque vandalisme au sein d’un établissement scolaire est un pas en arrière pour une Tunisie qui est si attachée à l’éducation. “Cette école est depuis plus de 50 ans une fenêtre ouverte sur le monde. C’est aussi une image de la Tunisie dans le monde, un pont entre différentes cultures. C’est une école aux nationalités multiples, ouverte à tous. Ceux qui ont attaqué l’école ont oublié qu’il y avait aussi des enfants tunisiens scolarisés ici et qui aujourd’hui se sentent coupables de ce qui est arrivé parce qu’on a commis des atrocités au nom de leur religion. Ici, on enseigne aux enfants des matières de base comme partout ailleurs, mathématiques, sciences, langues … mais on leur enseigne aussi la solidarité, la compassion, l’acte citoyen.
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