Interviewée par la chaine Tounesna TV, Aicha raconte sa mésaventure :
Première étape : l’organisation des rencontres
Les cours se déroulaient à son domicile, pour un groupe de 18 jeunes filles dont l’âge moyen est de 18 ans, la moins âgée, par contre, était mineure et n’avait que 10 ans, témoigne Aïcha.
« Elle nous demandait d’arrêter d’aller à la fac, car les études sont «haram» pour les filles, tout ce qu’il faut étudier selon la dame, c’est le Coran, les autres matières comme les sciences sont inutiles», ajoute-t-elle
Deuxième étape : « Sukkuk Al Ghofrane» (les indulgents)»
Comme dans l’histoire de l’église catholique où des individus payaient une somme d’argent pour acquérir l’indulgence de Dieu «Al Ghofrane», les réseaux djihadistes font croire ces filles qu’en allant en Syrie, elles gagnaient un aller simple pour le «paradis», une propagande axée sur la tentation et les faux espoirs, une manipulation dite «objectif factice-objectif leurre» par les professionnels de la négociation.
Troisième étape : Equation difficile : «djhad +niqah =paradis»
Une fois convaincues, les jeunes filles se sentent prêtes à se «sacrifier» pour aller au «paradis». La dame de 40 ans en profite pour poser les conditions d’accès aux billets pour le paradis. «Il faut donc mourir pour sauver la religion et ainsi accéder plus aisément au paradis».
Quatrième étape : Le mariage djihadiste, le niqah, Zawaaj Al Moutaa bref : la prostitution hallal
«Si vous voulez aller au paradis, en musulmanes modèles, il faut aller au niqah du djhad et offrir vos faveurs aux soldat qui combattent contre les “koffar” de Bachar Al Assad. La Syrie est une terre de djhad, vous y mourrez en martyres». Bref, elle y met beaucoup d’émotion en jouant sur les sentiments de ces jeunes filles prises au piège.
Cinquième étape : Emballage puis envoi puis distribution
Le colis est enfin prêt à être envoyé … en Syrie, un colis en chair et en os, de magnifique jeunes filles, belles par leur jeunesse, par leur innocence, l’avenir de la Tunisie est exporté gratuitement en Syrie.
Alors, une question se pose : comment font-ils pour voyager? Leur demande-t-on un passeport, visa? Comment opère ce réseau? …
Aicha n’en sait rien, c’est trop compliqué pour elle tout cela.
Ces jeunes filles sont le reflet même de la Tunisie qui ressemble à une belle jeune femme dont tout le monde abuse, une jeune femme qu’on jette comme un vieux mouchoir à la fin. Aujourd’hui, cette belle jeune fille perd ses enfants, ses garçons, ses filles et personne ne semble s’en soucier. Qui va sauver ces filles ?
Aicha, elle, a eu la chance d’avoir une brave maman consciente qui l’a réveillée de ce cauchemar, elle lui a enlevé la poussière des yeux en lui expliquant que l’islam est une religion de paix, d’amour et de compassion.
D’autres filles n’ont pas la maman d’Aicha, elles n’ont personne d’ailleurs, elles sont abandonnées et délaissées par un gouvernement dont la ministre de la Femme est plus soucieuse d’essayer les chaussures de Leila Ben Ali que d’aider ces filles et combatte ce fléau qui touche à la société tunisienne.
L’heure est venue d’identifier ces réseaux, leurs liens, leurs complices et les arrêter, et sensibiliser les jeunes à ce genre de manipulations, car aucune campagne de sensibilisation n’a été prévue, on parle du niqah, on s’indigne, on finit sa phrase avec «c’est grave» «inadmissible» des phrases à la BenALi comme « mahouch moubarrar, mahouch masmouh», mais on fait quoi? On ne fait rien.
Affaire à suivre et à prendre au sérieux….
M.Elbouti