Le drapeau national d’un pays, c’est un symbole d’appartenance, la représentation d’une personnalité juridique collective, l’emblème d’un patrimoine en commun. C’est aussi l’illustration de toute une histoire, de tout un combat réalisé au fil des années. Une projection dans le futur mais aussi dans le passé. Sa composition témoigne du respect au sang des martyrs qui a coulé, d’attachement à un ensemble d’Etats souverains autrefois province d’un même empire, et d’amour divin illustré par l’étoile de l’Islam au cœur du drapeau.
Depuis quelques mois, avec la vague de violences et d’insécurité, les Tunisiens se sont sentis perdus, ne savent plus quel chemin emprunter dans ce tournant politique. Ceci dit, au cœur de cette incertitude, ils sont sûrs d’une chose: leur identité nationale. Le drapeau a été et est encore leur seule certitude.
Avec les jours, et lors des manifestations et des événements (politique, culturel…), nous ne cessons de voir de vertigineuses adaptations vestimentaires du drapeau tunisien. Les femmes sont les leaders dans se domaine. De ce fait, les avis se sont multipliés et diversifiés entre les «pour» et les «contre». Les réactions se font de plus en plus sur les réseaux sociaux entre partisans et détracteurs de cette pratique.
En guise de fierté, elles (les femmes) le portent. Certaines aimeraient le tatouer, d’autres essayent d’imprimer leur peau avec.
Les opposants à ces pratiques estiment que le drapeau national est trop sacré pour être réduit à un simple tissu… C’est à la limite un sacrilège et donc scandaleux pour eux.
Il faut cependant rappeler que cette nouvelle pratique n’est pas l’apanage des Tunisiens, elle existe ailleurs dans d’autres pays depuis belle lurette. En effet, le drapeau anglais serait le plus commercialisé et adapté en tenue vestimentaire dans le monde. Il est disponible sous forme de pull-over, maillot de bain, serviette de plage, short, pantalon, cravate, chaussettes, et même sous forme de chaussures. La classe!? Un style vestimentaire qui n’attire plus l’attention ni même les interrogations dans le Royaume-Uni.
Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis d’Amériques où, même s’il n’existe aucun texte de loi interdisant «les vêtements-drapeau USA», les conservateurs affichent leurs mécontentement voire un déni vis-à-vis de tels actes et ils le font savoir en utilisant tous les moyens (médias, communiqués…). C’est le cas de la chanteuse de R&B, Rayhana lorsqu’elle a mis le drapeau des Etats-Unis en guise de short.
Mariem Soualhi