C’est la transformation miraculeuse tant redoutée ! On passe du statut de jeune fille à celui de femme. La femme se rend, en fait, pleinement compte que son corps peut créer et éprouver du désir. De plus, il y a la déchirure de cet hymen, de ce « trésor » bien caché…
La perte de la virginité est souvent synonyme de plein d’émotions positives et négatives à la fois. Baya vous rapporte plusieurs témoignages de femmes de différents âges et profils.
Khalti Fatma, 71 ans : Grand-mère et veuve, elle nous parle de sa première fois avec beaucoup d’émotions : « Je me rappelle de cet événement comme si c’était hier, pourtant cela remonte à 56 ans. A l’époque, j’habitais à Djerba et j’avais tout juste 15 ans, lorsque mon père a décidé de me marier à mon cousin.
La veille de la cérémonie, ma mère et ma grande sœur m’ont expliqué les choses, je savais ce qui me restait à faire. Le jour J, une fois la cérémonie terminée, ma famille et celle de mon époux nous ont conduits à notre chambre, accompagnés de zararid et de chant. Mon époux qui n’avait que 17 ans, a ferma la porte, nous nous retrouvâmes ainsi seuls pour la première fois. C’était un moment fatidique, mon cœur battait à grand coup. Il fallait faire comme tout le monde et apporter la preuve de son innocence…
Le sens du devoir primait sur les sensations, c’était une chose qu’il fallait accomplir et c’est tout… Derrière la porte toute la famille attendait le verdict… Une Demi-heure s’écoula dans un énorme stress, je tremblais comme une feuille, mais Dieu merci mon époux a su gérer les choses.. Il est sorti leur présenter fièrement la grande preuve qui a fait plaisir à toute la famille… »
Ahlem, 16 ans : Lycéenne et célibataire, elle nous explique sa première fois si précoce.
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Besma, 31 ans : Fonctionnaire et mariée, elle nous évoque sa première foi : « Je me suis mariée il y a deux ans, avant avec mon fiancé, actuellement mon mari, nous avions des rapports sexuels superficiels, nous n’avons jamais franchi le cap de la pénétration… Je croyais que la première fois, tant attendue, se passerait mieux, malheureusement, c’était l’échec total… Et pendant un an entier, j’ai vécu le calvaire du vaginisme qui bloquait toute tentative de pénétration venant de la part de mon pauvre chéri. Dieu merci, il a été compréhensif et patient ! J’ai dû consulter un sexologue qui m’a recommandé de m’entraîner seule à l’aide d’une bougie à gérer l’angoisse de la pénétration. Une fois prête, je me suis abandonnée au plaisir de l’instant… Et depuis la vie est belle ! »
Siwar, 23 ans : Etudiante et célibataire qui nous parle de son premier rapport : « J’aimais mon fiancé et pour lui j’étais prête à tout. Je l’ai fait surtout de peur de ne pas arriver à le satisfaire.. .J’avais peur de savoir qu’il pouvait fréquenter d’autres femmes pour ça… Alors, il a fallu que je le fasse. Il a su être délicat et je n’ai pas eu mal physiquement ; mais j’ai eu quelques remords tout de suite après. Quant à lui, dès qu’il a tiré son coup, il a dormi comme un bébé… sans comprendre pourquoi je retenais mes chaudes larmes. . Aujourd’hui, je le regrette plus que jamais, vu que ce sacrifice ne l’a pas empêché de me quitter pour une autre. »
A ce premier rapport sexuel, les femmes s’abandonnent corps et âme de façons différentes. Il y en a celles qui franchissent le pas par devoir conjugal et éthique, d’autres par amour et passion, et celles qui le font pour gouter simplement au plaisir de l’instant…
Sonia Ben Jaballah