Le 31 juillet, sous un magnifique ciel dans lequel trônait une lune presque pleine, 7000 spectateurs sont venus danser sur les notes acidulées de la pop de Mika. Les Romains en auraient rougi d’envie. Il n’y avait pas une place de libre dans l’amphithéâtre. L’ambiance était festive, joyeuse, insouciante malgré un important dispositif de sécurité. Prieurs se dirigeant vers la mosquée El Abidine pour les “trawih” et jeunes en shorts, robes courtes et bretelles se croisaient dans une parfaite harmonie. Peut-être que, finalement, on réussira à faire de la place pour tous dans cette Tunisie nouvelle.
En blanc et noir, bretelles et chapeau melon, Mika, décalé comme toujours, a ouvert le concert avec un “j’ai entendu dire qu’il y avait eu quelques changements chez vous depuis la dernière fois où je suis venu” (octobre 2010). Éclat de rire général! Dès les premières notes de musique, plus personne n’était assis. Tout le monde chantait et dansait. Il y a eu des lancers de jasmin, Mika en a d’ailleurs accroché un à son chapeau…et même un lancer de soutien-gorge! Original! 🙂
A un moment, il y a eu un lâcher d’énormes ballons noirs et blancs, comme une myriade de bulles que le public se lançait et se relançait, faisant la joie des nombreux enfants présents. Mais le plus enfant de tous était certainement Mika ce soir là, avec son sourire de môme heureux, s’éclatant sur scène. “Cet endroit est l’un des seuls endroits où j’ai chanté, avec les arènes de Nîmes en France, dans lequel le son revient vers toi comme un coup de canon. C’est magnifique”.
L’espace de cette soirée, toutes les incertitudes sur le pays se sont évanouies. On s’est laissé transporter dans le monde joyeux et coloré de cet artiste si particulier. Mika nous a raconté que sa grand-mère est libanaise, son grand-père syrien et son père américain et que malgré ça, la paix régnait dans son salon. Il a fait le vœu que la terre entière devienne comme son salon. Nous à Baya, on voudrait déjà, que la Tunisie soit son salon…