Les résultats de la deuxième enquête sur la consommation des stupéfiants en milieu scolaire en Tunisie ont révélé que 31% des lycéens dont la tranche d’âge est comprise entre 15 et 17 ans ont consommé au moins une fois dans leur vie une drogue (Cannabis, médicament, colle, cocaïne, Subutex, Ecstasy).
“Ce taux était de l’ordre de 25% en 2013, lorsque la première enquête sur la consommation des stupéfiants dans le milieu scolaire a été menée”, a indiqué, jeudi, la directrice générale de l’Institut National de la Santé, Hajer Aoun Allah Skhiri, en marge du 1er congrès international d’addictologie en Tunisie.
Menée au cours de la deuxième moitié d’octobre 2017 par l’Association Tunisienne de la médecine des toxicomanies en collaboration avec l’Institut National de la Santé et du groupe Pampidou relevant du Conseil de l’Europe, cette enquête a ciblé un échantillon constitué de 7400 élèves de 15 à 17 ans scolarisés dans des lycées publics et privés.
La directrice générale de l’Institut National de la Santé a indiqué que ce fléau est lié à l’état psychologique de l’élève, précisant que la consommation des stupéfiants chez ce dernier est d’autant plus grande s’il souffre de troubles psychologiques.
Sur un autre volet, elle a fait savoir que la consommation du Cannabis s’élève à 3.8% chez les garçons et à 0.2% chez les filles.
La consommation de l’Ecstasy s’élève, quant à elle, chez les garçons à 1.2% et à 0% chez les filles.
Selon la même source, le reniflement de la colle s’élève à 1.6% chez les garçons et à 0.5% chez les filles, ajoutant que 17.7% des élèves se procurent ces substances au sein des établissements éducatifs.
Et de préciser que 33% des élèves se l’approvisionnent dans les endroits avoisinant les établissements.
La responsable a souligné que l’objectif de cette enquête est de lancer un cri d’alarme sur la gravité de la situation qui requiert l’implication de toutes les parties prenantes afin d’améliorer l’environnement éducatif.
Le ministre de la Santé, Imed Hammemi a indiqué, que son département œuvre actuellement à réviser les législations dans ce domaine qui remontent à 25 ans, les qualifiant d”obsolètes”.
Il a ajouté que le nouveau projet de loi soumis depuis 2015 à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) et qui vise à prévenir la consommation des stupéfiants est de nature à considérer la toxicomanie comme une maladie.
Le ministre a, dans ce contexte, souligné la nécessité d’accorder l’intérêt requis aux centres de médecine des toxicomanies à l’instar du centre Djebel Ouest dont les activités démarreront prochainement.