” Trois nouveaux centres d’accueil des femmes victimes de violence seront créés en 2019 et s’ajouteront aux six centres déjà existants “, a souligné, lundi à Tunis, Neziha Laabidi, ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors.
Lors d’un atelier de travail sur la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence contre la femme, la ministre a indiqué que les efforts sont, actuellement, déployés pour lancer l’observatoire de lutte contre la violence à l’égard des femmes, outre la réalisation d’enquêtes pour établir des statiques sur ce phénomène.
De son côté, Rachida Jelassi, membre du conseil supérieur de la magistrature a souligné l’importance de renforcer la coordination et la formation de tous les intervenants chargés du dossier de la violence contre la femme pour faciliter la mise en œuvre de la loi sur l’élimination de la violence faite aux femmes.
Dans ce contexte, elle a estimé que des agents chargés d’intervenir pour protéger et prévenir la violence contre la femme ne sont pas suffisamment sensibilisés et convaincus de l’importance de préserver la dignité de la femme et de lutter contre la violence au sein de la famille.
Elle a, en outre, signalé que la société tunisienne pense encore que la préservation des liens familiaux exige le silence de la femme et la non dénonciation de la violence, mettant l’accent sur l’importance de lutter contre cette mentalité ” destructive “.
Pour sa part, Ikbal El Gharbi, professeure de psychologie et d’anthropologie à l’université de la Zitouna a indiqué que la violence sexuelle est un phénomène universel qui existe dans toutes les sociétés et dans toutes les catégories sociales et qu’il convient de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour lutter contre ce type d’agressions notamment à travers la législation, la sensibilisation et l’éducation aux principes des droits de l’homme et au respect d’autrui.
A noter que l’atelier de travail est organisé à l’initiative du ministère de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors dans le cadre des 16 jours d’activisme contre la violence à l’égard des femmes et coïncide avec la célébration de la journée internationale des droits de l’homme fêtée le 10 décembre de chaque année.