Même si la Constitution tunisienne, promulguée en 2014, n’a pas répondu aux ambitions des uns et ne s’est pas élevé dans son contenu et son orientation aux vœux des autres, personne ne peut nier le fait que la société civile tunisienne a été pour beaucoup dans la conception du produit final.
«Elle exprime, d’après l’association “Femmes et Leadership“ le militantisme de notre peuple et surtout de notre société civile, qui a déployé des efforts considérables pour arriver à un texte consensuel et progressiste, le 27 janvier 2014»; association qui s’est efforcée depuis la promulgation de ladite Constitution à en expliquer les concepts et simplifier les composantes pour le citoyen lambda. «Pour comprendre, schématiser et vulgariser les termes utilisés, souvent trop techniques, et en expliquer les interprétations en tant que textes de loi».
Des séances de vulgarisation au profit de 2 cibles majeures ont été organisées par l’Association en direction des étudiantes au sein des foyers universitaires en leur qualité de futurs leaders de ce pays et des micro-entrepreneuses des quartiers populaires afin de leur permettre d’être actives dans la vie publique.
Le projet soutenu par l’USAID a permis d’organiser une vingtaine de rencontres avec chaque cible.
La Constitution imprimée en arabe classique, dialectal et en langue française a été distribuée à l’ensemble des participantes à ces cercles.
Les quarante cercles ont touché plusieurs régions de la Tunisie dont essentiellement le Grand Tunis, Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid, Kairouan, etc., et ce au niveau de plusieurs délégations et circonscriptions.
La population qui, à un certain moment, s’était sentie écartée du processus de transition démocratique, a pu, grâce aux efforts de «Femmes et leadership», découvrir une Constitution dont elle n’arrivait pas à identifier les contours. Elle s’est sentie impliquée et a apprécié ce programme inclusif et de proximité qui lui a permis de débattre des aspects cruciaux de la transition dans des espaces de dialogue libre et constructif.
La citoyenneté a été au cœur des débats. Les droits des femmes, les élections, les régimes politiques, l’emploi, la justice transitionnelle et bien d’autres aspects ont été simplifiés et expliqués par les différentes expertes engagées dans le projet.
Plusieurs recommandations ont été ensuite formulées afin de pérenniser ces actions qui visent à démystifier les notions les plus complexes de la Loi fondamentale et à la rendre plus accessible.
Le projet établi par Femmes & leadership a eu le mérite de rapprocher les jeunes de la vie publique, de valoriser la nouvelle Constitution et les nouveaux acquis en matière de droits et des libertés. Il a surtout permis d’assurer la sensibilisation quant aux droits des femmes, les enjeux, les menaces et les mécanismes de protection. C’est d’ailleurs ce qu’ont réalisé les experts(e) qui ont travaillé avec les groupes ciblés et principalement ceux de formation non juridique.
Pour «Femmes et Leadership», ce genre d’action doit être maintenu car il vise toutes les catégories de femmes, qu’elles soient instruites ou pas. «La femme demeure un maillon faible dans le cercle de la vie publique et surtout politique, ce qui explique sa faible présence dans les sphères de décision politique (gouvernements), surtout d’après la révolution».
A.B.A