A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes célébrée le 25 novembre de chaque année, un atelier de travail a été organisé, lundi à Tunis, sur “l’échange des bonnes pratiques et des expériences comparées nationales et internationales des centres d’accueil des femmes victimes de violence” en présence d’experts internationaux.
La ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Naziha Laabidi a indiqué, au cours de cette rencontre, que le dernier rapport de la banque mondiale a révélé que 700 millions de femmes dans le monde ont subi, au moins une fois dans leur vie, une forme de violence, notamment, en milieu familial, ajoutant que 4 femmes à besoins spécifiques sur 5 dans le monde subissent la violence en silence et c’est la raison pour laquelle le ministère a traduit le texte de loi relatif à la lutte contre la violence à l’égard des femmes en anglais, en français et en écriture braille pour permettre au maximum de femmes en Tunisie et dans le monde de prendre connaissance du contenu de cette loi.
La ministre a estimé que l’adoption de cette loi doit être accompagnée de la mise en place de mécanismes nécessaires pour son application, mettant à cet égard, l’accent sur l’importance de la sensibilisation et la création de nouveaux centres d’accueil de femmes victimes de violence rappelant que le ministère a mis en ligne un numéro vert 1899 à la disposition des hommes et des femmes victimes de violence.
“Ce numéro enregistre chaque jour plus de 30 appels de femmes et d’hommes victimes de violence”, a-t-elle ajouté.
Laabidi a, en outre, fait savoir que le ministère envisage la création d’un prix qui sera attribué le 13 août 2018 à chaque institution ou personne morale ayant réalisé l’égalité entre l’homme et la femme au niveau des postes de décision.
De son côté, la directrice générale des affaires de la femme au ministère de la femme, de la famille et de l’enfance, Imen Zahouani Houimel a indiqué que l’expérience des centres d’accueil en Tunisie est une expérience pilote qui a démarré en 2013 à travers la création du centre El Amen dans le Grand Tunis et dont la capacité d’accueil s’élève à 30 femmes violentées accompagnées de leurs enfants.
L’intervenante a signalé que l’année dernière, 6 nouveaux centres ont été créés avec le soutien de l’Union européenne dont 4 centres d’accueil et deux centres d’écoute et d’orientation. La capacité d’accueil de chaque centre s’élève à une quinzaine de femmes accompagnées de leurs enfants.
Houimel a indiqué que le ministère ambitionne de créer des centres d’accueil dans toutes les régions du pays, faisant observer que l’année 2018 verra l’ouverture de deux autres espaces.
La responsable a signalé que la période d’hébergement dans les centres dépasse, généralement, la durée fixée et atteint parfois les 9 mois d’où l’importance, a-t-elle dit, de réfléchir à des programmes de réintégration sociale et économique.
A noter que l’atelier de travail, qui se poursuit pendant trois jours, examinera trois principaux thèmes en rapport avec les bonnes pratiques dans les domaines de la création et la gestion des centres d’accueil des femmes violentées, l’élaboration d’un guide de procédures pour ces centres et la réintégration sociale et économiques des femmes victimes de violence.